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Les articles

Transylvanie, un pays de Saxons
11 juillet 2020 au 17 juillet 2020


Notre route continue vers l'ouest et nous faisons une pause au bord d'une grande rivière, plutôt boueuse, ce qui ne nous empêche pas de nous y tremper car il fait plutôt chaud. Nous avons une fuite au réservoir d'eau et ne pouvons rien y faire pour l'instant. Heureusement, nous pouvons l'utiliser à moitié. Ça nous permet de rencontrer une bergère qui nous offre une bouteille de liqueur de prune de sa fabrication.
Notre étape suivante nous amène à Brasov, une petite ville de 250 000 habitants avec un magnifique centre médiéval. Garé en bordure de forêt, au pied des montagnes et à coté d'une aire de barbecue, nous prenons les conseils des locaux au sérieux : « attention, la nuit, les ours descendent de la montagne pour voir s'il reste à manger ! » Oups ! La ville médiévale est magnifique, très propre et aérée, nous sommes comblés. Être garés à l’extérieur nous permet de prendre le bus avec les locaux et ça on adore.
Le bivouac suivant sera en pleine nature verte à coté de la forêt avant d'attaquer la Transfagarasan, une route de 150 km qui serpente à travers la montagne. Le paysage est impressionnant et nous passerons la nuit au col, à 2000m avec 8 petits degrés, un orage en perspective et un brouillard Nonantesque !
La descente nous amènera jusqu'à Viscri, un village saxon, qui comme chacun le sait, est un peuple issu de Germanie. Le village essaye de garder son caractère d'époque autour de sa magnifique église fortifiée. Les rues sont en gravier et en mauvais état, les maisons typiques à toiture à pans coupés, le 4x4 ou le tracteur est de rigueur pour y circuler sereinement.
Après une nuit dans un immense champ à deux pas du village, nous visiterons la très jolie bourgade de Sighisoara. Nous sommes en Transylvanie, le royaume des saxons et de Dracula. La plus grande ville de cette région est Sibiu, qui nous laissera un souvenir mitigé.

Le delta du Danube
7 juillet 2020 au 10 juillet 2020  


Après avoir bien profité de la plage, de la baignade et de nos amis roumains, nous sommes repartis vers le nord, histoire de voir de près le delta du Danube.
Après un petit arrêt près d'un lac, je ne sais pas où nous avons trouvé l'info mais il semblerait que nous puissions prendre un bateau pour Sulina qui se situe au bout du bout du delta. Et ça fonctionne. Nous avons laissé le camion sur le parking d'un hôtel qui nous le garde pendant trois jours moyennant finance et nous voilà partis pour quatre heures de bateau. En effet, ce village qui fut un grand port n'est accessible que par voie maritime. La promenade fluviale est excellente. Nous n'avons pas réservé de chambre et notre première distraction sera de chercher un lieu de villégiature pour deux nuits. On se croirait dans un western. Il fait très chaud, la première rue parallèle au fleuve est goudronnée alors que le reste est en sable battu. Des rouleaux de pailles traversent les rues désertent sous l'action du vent assez violent. Ces deux jours sont merveilleux. Nous ferons surtout une bonne balade qui nous mènera au bord de la mer noire et une petite excursion en zodiac dans le delta pour admirer les différents volatiles. Magnifique et sauvage, car malgré la beauté il n'y a pas beaucoup de monde et surtout peu de voitures car pas de routes pour y venir.
Mais il faut bien repartir et se lever à 6h pour reprendre le bateau dans le sens inverse.
Nous longeons le Danube qui a cet endroit sert de frontière avec l'Ukraine. Nous trouvons les petits villages roumains très jolis. Les bordures des rues sont souvent parsemés de fleurs en pot et les propriétés sont très propres. Dans l'un d'eux nous faisons une brève halte, croyons nous, pour acheter des tomates à une gentille dame. Mais c'est le jour anniversaire de son mari qui nous invite à manger (il est 16h) et nous fait resservir tous les plats de son repas d'anniversaire, gâteau (énorme) compris. Nous repartons donc plusieurs heures après avec plusieurs kilos de tomates et une bouteille de vin de sa petite production. Son terrain n'est pas immense mais il est envahit de serres !!
Si nous doutions de l'hospitalité roumaine, ce n'est plus le cas et nous continuons à nous sentir bien dans ce pays.

La Roumanie, on aime d'entrée !
02 juillet 2020 au 06 juillet 2020


Envie d'un peu de repos après avoir traversé la Bulgarie d'une traite hier. La frontière passée nous tournons aussitôt à droite (oui juste là), pour nous retrouver au bord du Danube qui sépare les deux pays. Nous trouvons rapidement un endroit très chouette avec un champ, une forêt, des endroits natures où les roumains viennent pécher et se baigner. Notre premier contact est avec le garde forestier qui après avoir essayé quelques mots de français nous rempli une autorisation de pêche pour deux jours. Niveau contact ça commence très bien et ça se confirmera dans tout le pays.
Le lendemain c'est reparti pour un tour. Il fait super chaud et à Bucarest nous préférons la mer, même si elle est noire !
300 km plus loin nous atteignons une plage où sont garés un tas de gens. Certains en camping-car, d'autres en van ou seulement avec une toile de tente. Par chance un créneau nous attend. Nous voici installés juste en bord de mer noire par 38° à l'ombre. L'eau fait du bien. Et heureusement que nous sommes arrivés le vendredi car le lendemain matin toutes les places sont occupées. Première vision en ouvrant la porte : un couple se baigne nus et passera le week-end comme ça. Ça change de la Turquie !! Plus tard, un retraité vient discuter avec nous car il a travaillé à Marseille et parle français. « J'ai acheté des boules de pétanque la-bas mais je n'ai jamais joué avec », nous dit-il. Aussitôt nous sortons les nôtres et nous retrouvons avec la moitié de la plage à jouer à la pétanque. Vraiment, la Roumanie ça nous plaît déjà beaucoup!! Du coup nous ne repartirons que le lundi après avoir vécu pas mal de moments sympas avec ces gens. Nous visons maintenant le delta du Danube et le prochain arrêt se fera à sa limite sud, au bord d'un grand lac rafraîchissant.

Bulgarie Express !
1er JUILLET 2020


Un tout petit article pour une journée qui vaut son détour en aberrations.
Le 1er juillet nous sortons (encore) de Turquie en espérant pouvoir nous balader en Bulgarie. Hélas, rien n'a changé à la frontière depuis la dernière fois. Nous avons 24h pour traverser et rentrer en Roumanie. De plus nous devons remplir un document qui indique aussi à quel poste de douane nous allons quitter le pays. Un toubib est dans la cahute et prend la température des voyageurs. Devant nous, deux couples de Roumains qui seront obligés de rester 6 jours en isolement chez eux car ils viennent de Turquie. Et la Turquie, quand tu arrives en Europe, on comprend bien que ce sont les méchants … passons ! Nous avons choisi un grand poste de douane non loin de la Bucarest. Finalement, nous stopperons sur le petit parking d'une abbaye, non loin de la frontière Bulgarie/Roumanie, que nous ne manquerons pas de visiter. Le lendemain, lorsque nous nous présenterons, personne ne nous demandera le formulaire et lorsque le douanier roumain me demande d'où on vient je ne cite surtout pas la Turquie et lui dit de mon air le plus innocent : « from Bulgaria !!! » Ce qui n'est pas entièrement faux. Du coup, allez y m'sieur-dam', ziva l'Europe, nous n'avons aucune restriction.
Ce même jour, après avoir passé la frontière, nous avons pris une auto-stoppeuse d'une trentaine d'années qui revenait de la plage. En plein covid, c'était osé. Assise entre nous deux, Victoria nous signifiera que l'on ne doit pas ouvrir entièrement les vitres, mettra l'autoradio avec notre permission et finira par le gérer elle-même. Il ne lui a pas fallut plus d'un quart d'heure pour être chez elle. Elle ira même jusqu'à me passer les vitesses à un feu rouge pour que je puisse boire un coup. La température extérieure est de 35°. Nous la déposerons 50 km plus loin (quand même!!) , à Varna, devant la porte de son immeuble.
Sacré journée !!

Douze jours à la plage ...
19 juin 2020 AU 30 juin 2020


Les mouches et les moustiques ont eu raison de notre bivouac, en ajoutant une plage très sale traversée par une troupeau de vaches, nous bougeons pour espérer trouver mieux plus bas. Pour ceux qui ont bien suivi, nous avons 12 jours à « tuer » donc sans stress. Nous allons explorer à fond les plages turques de la mer noire.
C'est à Kiyiköy que nous trouvons notre première halte. D'abord dans un bar dans le port, les pieds dans l'eau. Quelques campings s'étalent en bas d'une colline où trône le petit village. Le tour des campings fait, ils n'ont rien de plus à nous proposer qu'un coin de verdure nu. Autant se caler de l'autre coté de la barrière avec l’autorisation du propriétaire. La plage est immense et propre (!) et le soir un petit bar, qui rappelle les gargotes que l'on trouvait au bord de nos plage océaniques avant l'invasion du béton, nous permet de rencontrer le sosie de Freddy Mercury ! Hélas, un orage violent met fin à la soirée de bonne heure.
Le lendemain matin, petit quiproquo avec la famille du vrai propriétaire. Pour une fois il est question de sous, mais nous déménageons 50 mètres plus loin pour changer de parcelle herbeuse et tout rentre dans l'ordre. Nous échangerons beaucoup avec le berger ainsi que ses moutons qui passent régulièrement nous voir. Ce soir là, un samedi, les tentes fleurissent dans le champ amenant autant de barbecues. Pour une fois nous ne bougeons pas, farniente, petites courses au village, liseuse, plage. Enfin nous avons légèrement bougé pour dépanner des jeunes en panne de batterie. Puis le soir nous avons hébergé sous notre auvent un couple de tout jeunes adultes avec qui nous avons partagé le barbecue. Et pour le troisième jour, en plein soleil, nous avons cousu un nouveau tissu sur les angles de la toile du camion avec 35° à l'ombre.
Finalement, la bougeotte nous reprend et nous repartons le quatrième jour à la recherche d'un lac pour la pêche. Et nous atterrissons sur une autre plage, ou nous sommes garés juste au bord du sable. Un combi VW est garé là aussi un peu plus loin, nous gardons nos distances. Fatalement, nous finissons par faire connaissance avec Guillaume et son fils Sam qui habitent à 100 km d'ici, à Istanbul, où Guillaume est prof de français. Nous resteront tout de même cinq jour ici. Il fait chaud, la mer est agréable et la compagnie sympa aussi. Pendant ce court (ou long?) séjour, nous assisterons à tout ce que la Turquie peut nous proposer en terme d'exotisme : un agriculteur qui vient en tracteur avec quatre femmes dans sa remorque pour profiter de la mer, un couple d'anciens qui se garent à coté de nous et sortent une cage avec des canaris pour les promener à la plage, une bande de jeune qui arrivent en 4x4, se plantent avec leurs tentes directement sur la plage, pêchent le samedi et passent le dimanche à l'ombre plus rouges que des écrevisses, encore d'autre jeunes enlisés dans le sable et qu'il faudra dépanner, une mamie dans une ferme qui, gentiment, nous lavera notre linge, un tas de turcs qui feront des tas de barbecues et nous donneront des tas de grillades et de gâteaux et un petit tour de parapente pour Magali. Pour la petite histoire, Guillaume et Sam sont partis une fois pour faire du vélo et devant les soupirs du gamin, ils sont revenus pour être avec nous ! Tavla, mille-sabords, baignade, ça leur plaisait bien et pour le plaisir du père nous avons ouvert notre dernière bouteille de vin.
Chacun devant reprendre sa route, nous sommes remontés près de la frontière bulgare pour la passer le 1er juillet. Mais ça ne va pas se passer comme on l’espérait !!

Essai de sortie de Turquie ... raté !
15 juin 2020 AU 18 juin 2020


Il faut tout de même penser à sortir un jour de Turquie et remonter gentiment vers le nord et la frontière Bulgare. Nous sommes toujours dans l'expectative d'une ouverture de la frontière russe. Nous avons droit à 3 mois de présence en Turquie, mais en prenant l'excuse du covid nous visons la sortir pour le 17 juin, ce qui nous laisse 2 jours pour notre route de retour … tranquilles.
En remontant, nous nous approchons d'un grande ville, Izmir, 3 millions d'habitants, et la chaleur nous incite à la contourner. Le hasard agit encore, toujours lui ! Une route à 4 voies contourne la ville. Au bout de quelques kilomètres sur ce ruban asphalté, un automobiliste nous fait signe de nous arrêter. Il a remarqué une fuite sur la roue arrière droite. Effectivement, le liquide frein s'échappe et à même commencé à faire glisser les goujons, déserrant la roue. Hasard ou destin, l'homme est mécanicien chez Mercedes et nous change l'étrier de frein sur un bout de parking. Il l'a démonté nous laissant sa maman en garantie, est parti acheter la pièce, est revenu, a réparé et merci monsieur. Incroyable ! Le soir, nous trouvons un petit coin sympathique en bord de mer Icarienne.
Afin d'éviter de passer par Istanbul et de contourner la mer de Marmara, nous coupons en bateau par le détroit des Dardanelles. Et encore une fois par le plus pur des hasards, nous aboutissons au bout d'un chemin tordu à une plage magnifique, avec des parasols et des transats. Un petit coin de paradis où d'un coté trônent quelque restaurants qui tentent de survivre à la pandémie et de l'autre une alignée de cabanes hétéroclites construites par les locaux. Un lieu assez étrange tout de même pour qui n'est pas habitué à la débrouillardise turque.
Pour notre dernière nuit en Turquie, nous dormons sur un parking au bord d'une petite route. Dans le minuscule village que nous avons traversé, nous avons dépensé notre dernière monnaie pour acheter deux bières à un turc qui doit encore raconter qu'il a vu des extraterrestres ! Nous sommes en bord de forêt, au calme.
Le lendemain est plus épique. Dans un premier temps nous voulons sortir de Turquie mais j'apprends que nous allons être punis car nous avons dépassé les 3 mois alloués. De chef en chef, une demi-heure plus tard nous pouvons sortir. Avant d'entrer en Bulgarie, il faut passer le camion au désinfectant et payer 2 euros, que nous avons la chance de trouver au fond d'un porte monnaie. Sinon …. on ne sait pas ! Les douaniers Bulgare veulent bien nous laisser entrer mais nous laisse 24 heures pour traverser leur pays et entrer en Roumanie. Pas cool, nous comptions visiter un peu. Quelques palabres plus tard, ils nous indiquent que la législation peut changer le 1er juillet mais ils ne savent pas dans quel sens. Ha ben …. on va retourner en Turquie et revenir le 1er juillet alors !!
Je ne vous raconte pas la tête des turcs qui nous on vus revenir ! A savoir qu'en fait, nous avions le  droit de rester 4 mois à condition de se faire enregistrer à la frontière au bout de 3 mois. Du coup, il nous reste 13 jours en Turquie. Mais, car ce serait trop simple, comme je suis entré dans le pays avec mon passeport et que je suis sorti avec ma carte d'identité … le logiciel ne me veut plus !!! (Pour ceux qui n'ont pas suivi, les cours de rattrapage sont le soir de 19 à 20h.) Finalement, une heure et trois douaniers plus tard, nous pouvons de nouveau re-rentrer en Turquie. Après 60 km de piste, nous rejoignons la mer noire, garés au bord d'un lac rempli de moustiques et surtout de grenouilles. Nous avons le droit à un vrai concert toute la nuit, sur qu'on ne va pas rester longtemps ici !!!

Une journée bien remplie
14 juin 2020


Il y a des jours qui valent un article pour eux seuls. Le 14 juin 2020 est un de ceux là. Il y en a eu d'autres aussi bien remplis et il y en aura encore. Mais si nous doutions encore de l'accueil des turcs ou de leur sérénité, voir de leurs goûts du barbecue, nous allions être servis.
Nous nous sommes donc réveillés au bord d'un lac de belle facture, dans un village abandonné. Ici, il ne reste que les murs des maisons et quelques rares toitures.
Réveil en douceur à 9h et qui dit lac, dit...pêche. On aura essayé partout en Turquie ! Cinq minutes après mes débuts, arrive un homme sur une moto avec son fils dans un side-car comme nous n'avons jamais vu. L'appendice ressemble à une nacelle de cross soudée sur une petite moto. Encore une fois, grâce au téléphone et à  nos gestes équivoques, nous arrivons à peu près à nous faire comprendre. C'est le « muhtar » du village, autrement dit le »chef »! Si j'ai bien compris, ça ne sert à rien de pêcher là où je suis avec le matériel que j'ai. Je m'apercevrai bien plus tard, que la veille j'avais fais une photo de Ulas et son fils en train de pêcher dans un bateau avec un filet. Après quelques palabres, le fils repart avec la moto. Ulas m'accompagne au camion, présentation avec Magali. Pendant que je range le matériel, le fils revient avec un gros poisson d'une cinquantaine de cm, bien charnu. Il en a pêché trois comme celui-ci le matin même et nous en fait cadeau. Il nous empruntera même un grand couteau (biçak) pour nous lever les filets. Puis devant mon incompréhension de son mode de pêche (le  téléphone ne résout pas tout),  son fils va me chercher deux lignes pour pêcher qu'il m'offrira aussi.
Quelque chose me titille quand même ! J'aimerai faire un tour avec sa moto. Et c'est parti pour un grand périple de 200m. Quand on a pas l'habitude comme eux, c'est « inconduisible » ! La « moto » part complètement à droite, il faut contre-braquer sans arrêt. Je les fais bien marrer. Et pour me narguer, Ulas se met à faire de grands cercles, le side-car en l'air !
Finalement, ce qui devait arriver est arrivé. Il nous invite à le suivre chez lui pour nous présenter sa famille et prendre un repas. Il a une fille de 9 ans et une femme très gentille qui confectionne des foulards joliment décorés. Et, évidemment nous repartirons avec un foulard. Sa fille ne quitte pas Magali d'une semelle. Après le repas, nous lui ferons visiter le camion. Un rêve pour cette petite fille qui aimerait voyager un jour. Sur la place du village, j'en profites pour réparer le vélo de son copain. Ulas élève des vaches et me fera visiter ses enclos et son jardin. Ils habitent dans une jolie petite maison. A côté, une autre habitation où vivent ses parents. Comme nous sommes dimanche, toute la famille est présente, quelques cousins, des enfants en plus. Ce sera l'occasion de sortir l'appareil photo pour leur offrir quelques portraits.
A 15h, il est temps de passer à table. Nous avons droit à une assiette et des couverts. Petit moment amusant quand nous leur disons que depuis trois mois nous mangeons à la turc ! La grand mère s'occupe du barbecue et nous sert mais ne mange pas avec nous. Oui, vous avez remarqué que c'est le deuxième repas ! Nous ne savions pas que le premier à midi était juste le petit déjeuner !
Malgré tout, il faut bien repartir un jour. Nous ne voulons pas nous incruster partout! Nous avons proposé d'amener leur fille à la mer et de la ramener le lendemain, mais ce n'était pas envisageable de leur côté. Je ne sais pas si nous reverrons ces gens un jour, mais nous sommes restés en contact et nous échangeons de temps en temps des photos des veaux nouveaux nés contre des photos de la mer.
Mais la journée n'est pas finie, et son histoire non plus.
Repartis vers 16h30, nous arrivons 2h plus tard et 100km plus à l'ouest au bord de la mer Égée. Du haut d'une falaise, nous apercevons une longue bande de sable. Nous y descendons et constatons qu'elle est envahie sur 2 km par des véhicules garés face à la mer, à 2m de l'eau. En descendant, nous avons croisé un vieil homme turc dans un camping car qui à eu un élan de gentillesse en nous offrant un disque de blues ! Clapton inside ! Il tourne toujours dans le camion (le disque, pas le monsieur).
Ici tout le monde est soit en train de se baigner, soit en train de préparer un barbecue ou de pêcher .
Pour accéder à la plage, il a juste fallut faire le tour d'un mini banc de sable. A la nuit tombée, quelques jeunes s'amuseront à essayer de passer dans le sable avec des voitures standards. Même ici il faut bien que jeunesse se passe (!!!). Le clou du spectacle reviendra toutefois à un jeune chauffeur de poids-lourd qui essaie de traverser ce banc de sable mou. Heureusement il n'a que le tracteur. Grand moment ! Le petit farceur est venu avec son épouse et son jeune fils. C'est comme ça que démarre un grand rendez-vous convivial au milieu du sable. Tout le monde y va de son conseil. Et plus il y en a, plus il s'enfonce. Un fermier arrive avec son tracteur agricole. Je lui prête les sangles de remorquages , rien à faire le tracteur se cabre et le camion ne bouge pas ! Finalement en inversant la manœuvre, le fermier finit par pousser le camion qui sort péniblement de son trou. Stationné au bord de l'eau, le barbecue est de sortie. Nous aurons notre part de brochettes pour nous remercier de l'aide apportée .
La plupart des gens repartent petit à petit et vers minuit nous sommes quasiment seuls au bord de l'eau.
Il y a des jours comme ça bien remplis et des repos mérités !

Pamukkale, à voir et revoir !!
10 mai 2020 AU 14 juin 2020


Lorsque les gros hôtels disparaissent de notre vue c'est pour faire place à une cote méditerranéenne très découpée. Des petites routes sinueuses serpentent tout du long, les villages sont d'un blanc éclatant nous rappelant que ces endroits là ne sont pas ouverts à toutes les bourses.
Nous atterrissons, encore par hasard, dans un petit port avec de nombreux bateaux de croisière après que Magali ait réussi à sauver une tortue en plein milieu de la route. L'endroit est tellement calme, que nous ne remarquerons que bien plus tard que nous sommes au bord d'une grande ville. Le covid a réduit l'activité nautique à zéro. A cette époque, les gens du cru nous confirmerons qu'ils devraient être débordés. La température avoisine les 30 degrés et la nonchalance régnante donne une impression d’apesanteur. Pour la première fois de notre vie, nous nous offrons une excursion sur un petit yacht d'un capitaine vraiment très sympa …. comme beaucoup de turcs. Au menu, visite d'un site archéologique accessible uniquement depuis la mer puis baignade dans une lagune à l'eau claire et chaude. Le pied !! Bien sûr, nous avons trouvé le moyen de discuter avec notre « voisin » venu repeindre son bateau et d'échanger une petite « bira » .
Deux jours plus tard, nous voilà reparti pour un canyon que nous avait indiqué Alys. Il faut descendre 227 marches (oui , Magali a compté), puis remonter le long d'un petit filet d'eau pour enfin voir une belle cascade sous laquelle on peut se rafraîchir (très froide même).
Puis comme presque tous les soirs, nous nous retrouvons par hasard (encore!) sur une plage ou les tortues viennent pondre. Renseignement pris auprès des jeunes qui surveillent les nids, nous pouvons y rester dormir à condition de faire attention aux nids qui, de toute façon, sont protégés par un grillage. Nous n'aurons pas la chance de voir des tortues. Le lendemain matin, pour la première fois en Turquie, une personne viendra essayer de nous faire payer l'emplacement !!! Comme il y a un autre couple turc qui est venu se poser non loin avec sa voiture dans la nuit, nous lui disons de commencer là-bas et l'histoire en restera là. Enfin presque, puisque nous sortirons les plaques pour désensabler ces voisins qui se sont aventurés un peu trop loin dans le sable.
Repartis de cette plage aux tortues, nous remontons vers le nord pour nous rendre à Pamukkale. Nous empruntons des chemins de terre pour chercher un endroit en bord de foret quand un orage éclate. L'arrêt du soir se fait le long d'un grand jardin avec une toute petite bicoque en pleine forêt. Au bout de quelques minutes, le propriétaire en sort et veut nous inviter chez lui. Un torrent de boue nous sépare de son entrée et nous n'avons pas envie de le traverser. Finalement, il frappera à notre porte pour nous amener un petit déjeuner le lendemain matin à 8h. On va se lever alors …
S'il est un site qu'il faut absolument visiter en Turquie c'est bien Pamukkale. Moins connu que la Cappadoce,  le site comprend une ville romaine extraordinairement bien conservée, Hiérapolis et une colline de terrasses de calcaire blanc susnommée Pamukkale. En gros, la ville et ses eaux thermales qui ont façonné la roche de manière sublime. Nous y avons passé plus de 4h tellement nous étions subjugués. En prenant le temps d'une petit séance photo avec des étudiants français venant d'Istanbul et un jeune couple de turcs.
Tout en repartant vers la cote ouest, nous remarquons une série de montagne très jolie. Ni une ni deux, ce sera notre direction. Nous nous poserons près d'un lac, dans un village abandonné. Non sans avoir au préalable croisé un turc en mobylette qui nous a arrêté pour essayer de parler français
et nous avoir ravitaillé en oranges directement depuis ses arbres.
Ils sont fous ces turcs !!!

En flânant vers Antalya
Du 5 juin au 9 juin 2020


En repartant du volcan, heureusement éteint, nous passons au sud de Tüz Gölü, le lac salé. Après avoir emprunté une piste très cahoteuse nous arrivons comme par miracle sur une « place » avec un mirador et des tables de pique-nique. Trois jeunes sont sur place et préparent un barbecue. Évidemment, nous sommes invités. Mais suite à notre refus, ils nous amènerons quand même des brochettes et du poulet grillé que nous échangerons contre de la pastèque. Le lac forme ici de grandes « mares » alimentées par des « ruisseaux » salés avant de rejoindre le gros de la troupe (non pas toi Obélix). Nous nous baignerons dans cette eau très salée dont les abords blancs sont constitués de cristaux de sel. C'est un lieu féerique et très isolé sous un fort soleil qui nous grille.
Direction le sud et Antalya . Nous n'y serons pas ce jour là et chercherons une halte au bord d'un lac. Finalement nous nous retrouvons à l'entrée d'une résidence universitaire où les étudiants ont de grandes maisons à disposition. A cette saison, et probablement aussi  à cause du Covid, tout est vide, à part le gardien qui vient à notre rencontre. Il ne parle que turc, comme souvent, mais il téléphone à un ami qui parle français et nous trouve une place pour la nuit. En soirée son ami arrive ; en fait il est français d'origine turque et est venu vivre dans le pays de ses parents car il a le goût des libertés !  Il a acheté des terrains et récolte des légumes. Encore une fois, nous sommes invités au repas. Et toujours un barbecue ! Et comme d'habitude, étant six, il y en a pour douze. Magali aurait-elle des origines turques  Le lendemain matin ils attendront que nous soyons réveillés pour prendre le petit déjeuner et nous faire goûter des spécialités. Mais il faut bien repartir et après avoir récupéré notre linge lavé et séché  dans la maison du gardien, nous reprenons le chemin de la mer.
Nous avons traversé les montagnes par des pistes, des grandes routes et des minuscules villages pour nous poser dans un petit champ près d'un petit lac non loin de la mer. L'endroit est sympa mais rapidement envahit par un tas d'insectes attirés par les herbes, la chaleur et nos lumières. Quand nous repartirons le lendemain matin, nous croiserons une famille venues pique niquer qui nous offrira des beignets faits maison. Ils sont incroyables !
Antalya nous surprendra par son luxe et sa modernité telle que nous n'en n'avons pas encore rencontré en Turquie. Digne des plus grandes villes d'Europe. Des centres commerciaux immenses, un marchand de voitures de luxes avec entre autre une lamborghini, etc... Le temps de faire un tour le long de la cascade qui se jette dans la mer et d'admirer un tour de passe-passe du glacier dont la victime est Magali et nous sortons de cette cité qui nous étouffe trop. (Je vous invite à aller sur youtube voir « le vendeur de glaces à Istanbul » qui est du même acabit)
Il fait 35° et pour une fois nous payons l'accès à un parc au bout duquel nos trouvons une grande plage. Pas la peine d'aller plus loin. Baignade obligatoire et « temps calme ». Petit à petit, les tables se garnissent et les barbecues font leur apparition. Et comme à chaque fois, presque à chaque repas, nous sommes invités à la table d'une famille installée près de nous. Échange de bons procédés, re-grillades, calva (la fin!) et raki. Nous sommes invités par cette famille qui habite à Antalya à venir manger le lendemain soir. Les parents tiennent une boutique de panneaux solaires et ils ont un bel appartement dans un immeuble moderne de cette grande ville (deux millions d'habitants). Nous avons réussi à négocier pour dormir sur cette plage. Par contre, le lendemain nous devons bouger.
Nous n'irons pas très loin. Après avoir longé la côte sur une dizaine de kilomètres, nous tomberons sur une zone ombragée au bord de la plage à galets où de nombreux turcs sont installés. Fourgons, caravanes, camping-car et toiles de tente se côtoient pour profiter du refuge des arbres. Il fait toujours très chaud. A cet endroit nous rencontrons Alys, un retraité qui voyage en Turquie dans son monospace avec son chien. Nous sommes  restés deux jours en sa compagnie jusqu'à ce que les gendarmes évacuent tout le monde. Rassemblements interdits à cause du COVID.
Aujourd'hui nous sommes tristes car nous avons égarés le numéro de téléphone d'Alys. C'est un très gentil monsieur, très simple avec qui nous avons eu des échanges formidables (il a lavé les cheveux de Magali:).
Depuis Antalya, les hôtels gigantesques se succèdent. Ils ont tous un thème : l’Égypte,les dessins animés..... et comportent tous un parc d'attraction immense. La démesure de ces bâtiments nous a choqués.
Un article un peu long cette fois ci pour essayer de vous faire mieux ressentir notre vécu et surtout montrer la gentillesse avec laquelle nous avons été accueillis partout en Turquie. Riches ou pauvres, jeunes ou vieux, tous les turcs nous ont fait vivre des moments d'émotion intense. A chaque rencontre, un départ, avec l'espoir de se revoir un jour car il paraît qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.

L'accueil en Turquie
27 mai 2020 AU 04 juin 2020


Nous voilà repartis sous une certaine chaleur vers l'ouest en attendant que ma carte d'identité soit prête. Toujours avec la même « paresse », même si parfois nous donnons l'impression de rouler beaucoup. Nous longeons la cote sud de la Turquie en suivant tantôt une voie rapide, tantôt une petite route sinueuse. Le paysage est sublime, fait de falaises entourant de petites criques. Tout le monde se gare « à la turque », au bord de la route ,en plein virage et profite des escaliers pour descendre sur le sable fin. Les villages se font plus étoffés, plus blanc , plus riche. Nous sommes entourés de serres à bananiers. Sur le bas-coté on peut acheter des bananes comme on achèterai chez nous des fraises ou des melons à la belle saison. Un régal !
Il faudrait un recueil uniquement pour décrire nos arrêts nocturnes. Cette nuit là, après avoir traversé de gigantesques bananeraies, nous nous retrouvons installés entre mer et bananes. Le lendemain, en route pour Ankara, nous nous arrêterons au bord d'un lac, près d'une maison en construction (comme la route d'ailleurs!). Le jour suivant nous nous arrêterons au bord d'un autre lac sur une aire de pique-nique géante. C'est un samedi et nous sommes bientôt rejoins par des familles venues pique-niquer. Évidemment, nous sommes invités partout. Une famille nous propose même d'aller dormir devant chez eux. Que de rencontre à cet endroit ! Un groupe de jeunes à qui je prête une canne à pêche est obligé d'aller rechercher ma ligne qu'ils ont lancé en haut d'un arbre. Une famille qui invite Magali à manger pendant ce temps et lui donnera des herbes aromatiques. Un autre groupe de jeunes attablés à coté du camion voudra que je partage leurs bières et finiront par goûter au calva. Et le soir nous sommes à nouveau invités à goûter quelques plats avec une autre famille qui à prévu le réchaud, la tente etc...  Le dimanche... ça recommence et d'ailleurs nous resterons sur place.
Pour aller du sud à Ankara nous avons pas mal de routes de montagne. Au détour de l'une d'elles nous trouvons deux jeunes qui essayent de gravir une cote sur une pauvre mobylette. Celle ci gagne par abandon. Nous prenons donc le passager en stop et l'amenons dans son village, cinq kilomètres plus loin. A l'heure ou j'écris ces lignes, je ne sais toujours pas si le conducteur est arrivé !
Arrivés à Ankara, cette fois ci, fi des bus ! Nous nous garons le plus près possibles de l'ambassade et je repars avec une belle carte d'identité « made in Ankara », la classe !! Nous nous reposons à Golbaçi pour revoir Sarah et sa famille. Ils viendront souper avec nous avec une bien triste histoire. Le gouvernement turc n'a pas voulu renouveler le contrat de travail de Sarah. Elle doit donc repartir en Iran avec son fils et laisser son mari seul ici. Malgré tout elle arrive à sourire mais on sent toute leur douleur.
Le lendemain nous décidons de faire une surprise à Dagistan en passant l'attendre chez lui. Nous n'avons que 250 km ... Trop heureux, il nous invite au resto d'un copain qui essaye de me persuader que le liquide violet transparent dans sa bouteille en plastique est du vin bio !.
En repartant, nous ne manquons pas de faire un crochet par la Cappadoce. En passant dans un magnifique petit village, une enseigne de bar nous interpelle : Le StarWars ! Arrêt obligé ! En discutant avec le patron, il nous indique une piste qui mène à un volcan. Après avoir profité des roches sublimes alentour, nous prendrons donc cette direction. A peine installés sur un immense parking au pied d'un hôtel (délabré?), une famille nous accoste. Et c'est reparti ! Ils viennent de finir leur pique-nique et le chef de famille est boucher. Il nous donne leurs somptueux « restes » et en échange j'improvise une séance photos de famille que je leur enverrai par whatsapp. Nous avons dormi sur le flan de ce volcan, le mont Hasan qui culmine à 3253m, entourés par des nomades éleveurs de chèvres. Y a pire !!

Une pause à Silifke
Du 15 mai au 26 mai 2020


La Cappadoce est vraiment un endroit exceptionnel. Nous ne nous en lassons pas. Mais nous devons avancer. En théorie, nous sommes autorisés à rester trois mois en Turquie, ce qui nous laisse quinze jours pour sortir du pays et repasser en Bulgarie. Comme nous avons été confinés, nous allons nous permettre de dépasser de quinze jours. Nous voulons descendre dans le sud et remonter par l'ouest. Ça fait encore un bon bout de chemin.
Plus nous allons vers la mer, plus la température augmente. De trente degrés au premier bivouac, nous passons à quarante degrés en bord de mer. Nous avons rejoint Mersin, « petite » bourgade de deux millions d'habitants que nous n' avons pas réussi à contourner. Il a donc fallut traverser avec soixante cinq degrés dans la cabine. Derrière le volant, le conducteur fond!
Toute la côte sud à l'air occupée par des constructions. Toute? Non! Repérée par le biais du GPS, une plage semble nous attendre. Le seul havre de paix dans ce fatras d'immeubles qui semble ne jamais finir.
Nous atterrissons dans un «camping», difficile à décrire. Il faut déjà passer par quelques «nids de chameaux» pour y arriver. A droite la mer, la plage et trois ou quatre places de parking gravillonnées. Sur l'une desquelles stationne un camping-car du siècle dernier immatriculé en France. Juste en enfilade, il y a une plaque de béton de dix mètres par cinq. C'est là que nous trouvons notre place pour ce soir. Évidemment, les occupants du camping viennent nous dire bonjour. En fait, ils sont portugais et installés là depuis trois mois. Un léger et rapide échange en anglais nous fera aussitôt sentir que nous ne venons pas de découvrir de futurs amis. Nous ne semblons pas être au goût de Barbara!
L'endroit est sublime. Nous sommes quasiment sur la plage. De l'autre coté de la rue, une salle de restaurant est fermée et un petit «blockhaus» comprenant un toilette et une douche assez simpliste. Entre les deux un évier permet de laver la vaisselle ou le linge. Une grande allée de graviers roux longe la plage, des palmiers la bordent.
Sur l'autre rive de cette large bande, s'étalent des maisons au carré. Les rues semblent tirées au cordeau. La chaleur est violente et on s'attend à voir passer des touffes d'herbes séchées comme dans les plus beaux westerns.
Un turc nous salue en passant pour se rendre au bord de l'eau, bien que nous soyons garés juste à coté du panneau précisant que l'accès à la plage est interdit à cause du COVID. Nous engageons la conversation en français, finalement il est hollandais, est marié à une turque et vit dans la maison quasiment en face du camion. Cinquante mètres à vol d'oiseau.
Nous resterons une dizaine de jours ici. Trop chaud pour rouler. De plus, il est interdit de se déplacer du vendredi matin au dimanche soir. La police surveille tout ça! Ils arrivent à grand renfort de sirène permettant aux quelques baigneurs de sortir rapidement de la plage.
Nous sympathiserons  avec Jos (Yos) et Elif et partageons de nombreuses parties de tavla (backgammon), pétanque, sorties en mer pour pêcher sur son bateau et chasses aux moustiques le soir. De plus, il joue de la guitare ce qui favorise les échanges musicaux. C'est l'occasion de dépoussiérer la mienne! La plus grande occupation réside dans la lecture. Le plus pénible est de dormir avec 30° minimum la nuit. Le farniente bat son plein. J'ai l'impression qu'au fur et à mesure de notre avancée nous apprécions les arrêts prolongés.
Le dernier week-end du Ramadan le pays est à l’arrêt. Interdit de bouger, même pour faire des courses. Couvre feu presque toute la journée et plage surveillée par de vrais policiers à moto.
Pour nous ce sera comme un signe de départ imminent même si, comme souvent, nous serions restés des mois à cet endroit.

Une idée de notre séjour à Silifke : https://www.youtube.com/watch?v=xmAxpo4pYB0

Un mois chez Dağistan
05 avril 2020 AU 14 mai 2020


Le 9 avril 2020, le confinement en Turquie a vraiment commencé pour nous. Il durera jusqu'au 14 mai, soit 5 semaines. Malgré le contexte , ce sera pour nous une excellente expérience, l'occasion de vivre avec un autochtone, de nous imprégner de la vie des turcs au quotidien.
Dağistan (prononcer Dahastane) a un cœur en or, comme la plupart des turcs que nous avons rencontrés. Malgré une enfance plutôt délicate pendant laquelle ses parents ont essayé de se débarrasser de lui dans un puits, malgré un  divorce qui l'a laissé sur la paille, il est d'une générosité extraordinaire.
La petite bicoque dans laquelle il vit et qu'il a lui même retapé, est une ancienne salle communale d'environ cinquante m². A l'arrière, un petit terrain sert de verger avec 120 arbres fruitiers en rangs serrés. ( pêchés, pommiers, abricotiers, amandiers, poiriers cerisiers etc …).
Pour la petite histoire, le premier jour, il nous a laissé la maison ouverte avec les clés disponibles, et est revenu à 16h nous apporter deux énormes kebab, le plat typique turc. Pour notre malheur (!), nous avions déjeuné seulement deux heures auparavant. La première semaine à consisté pour lui à nous chouchouter. Jusqu'à ce que nous lui mettions un frein, juste avant d'exploser nos panses.
Bien sûr, nous ne sommes pas restés les bras croisés. La première tâche a été de tailler la vigne sur le treillis de l'entrée. Ce que nous avons du faire de façon satisfaisante puisque quelques jours plus tard nous serons « invités» à tailler la vigne de la mosquée de Kirsehir. Nous taillerons aussi tous les arbres du verger, leurs mettrons de l'engrais, nourrirons les poules, astiquerons la maison et préparerons moult repas. Bien que ce dernier point est assez sensible. Nous nous apercevrons qu'il préfère se faire lui même à manger et nous aurons la confirmation que c'est une caractéristique nationale!
Une autre caractéristique est le partage. Le berger amène du fromage, en échange on lui ramène des produits du marché comme des pois chiches ou du piment. Un ancien a vu sa poule se faire manger par un renard, on lui amène une nouvelle poule, en échange il a confectionné du pain. On va réparer un neiman cassé sur une automobile dans une ferme, on repart avec un coq qu'on amène aussitôt à des parents à une cinquantaine de kilomètres de là, dans un tout petit village, et on repart avec un poulet congelé en échange. Par principe, si on te donne une assiette avec de la nourriture, tu ne la redonne jamais vide. Mais chacun fait avec ses moyens.
Quand nous sommes arrivés ici il nous restait un gros carton de vêtements de toutes sortes. Nous avons pu faire le bonheur de beaucoup de gens. En donnant même des vêtements de bébé à une famille qui attendait un heureux événement. Et nous tenons d'ailleurs à remercier tous les gens qui ont participé à cette quête.
Nous avons eu la chance dans notre petit contre-temps d’être présent  pour le Ramadan. Une occasion en or de le vivre de l'intérieur. Pour nous, la seule différence était que nous devions boire nos bières dans le camion. Et chaque soir nous attendions avec Dağistan que la mosquée lance la prière du soir indiquant ainsi la fin du jeûne hebdomadaire. Un rituel que nous avons suivi pendant trois semaines.
C'est durant ce temps qu'il nous a été donné de rendre visite à des amis de notre hôte dans une ferme d'un tout petit village pour un dépannage. Malgré leur abstinence , ils ont absolument voulu nous préparer à manger et nous ont regardé déguster leurs succulents mets. L'hospitalité Turque est bien au rendez vous, où que nous allions.
Des zones interdites se ré-ouvrant petit à petit, nous sommes enfin repartis vers le sud et la mer. A regret toutefois car nous laissions un véritable ami. Mais à chaque fois les rencontres sont toujours suivies d'adieux d'autant plus pénible si nous sommes restés longtemps.
Notre trajet plein sud allait nous permettre de repasser pour la troisième fois en Cappadoce.

Ça se complique un peu !
03-04 avril 2020


Il y a autant de façons de voyager que de voyageurs. Nous avons choisit, dans la mesure du possible, de ne pas trop regarder à l'avance sur internet ce que nous allions trouver. Du reste, les rares fois ou nous l'avons fait nous avons été déçus. En un mot: tout se vend très bien sur les réseaux, mais parfois la réalité est loin de ressembler à la brochure.
Tout ça pour dire que lorsque nous trouvons un paysage magnifique devant nos roues, l'émotion est au maximum. Et ce fut le cas lorsque nous sommes arrivés en Cappadoce. Nous avons pris une belle claque. C'est un endroit splendide et nous ne nous y attendions vraiment pas.
Seul bémol, tout est fermé à cause du méchant virus, mais les paysages semblent d'autant plus désertiques que nous sommes quasiment seuls. Mais qu'est ce que c'est beau! Nous en restons éblouis pour plusieurs années, les souvenirs ont imprimés notre mémoire à très long terme.
Notre but étant de remonter jusqu'à Ankara pour aller chercher ma carte d'identité (voir l'article « quiproquo à Ankara » pour vous mettre dans l'ambiance), nous ne faisons que traverser et nous y promener pendant une seule journée. Mais nous reviendrons revoir plusieurs fois cette région.
C'est à la sortie de cette magnifique étendue, à environ 70km de sa ville principale, Nevşehir, que nous faisons un arrêt pour la nuit. Comme à notre habitude, nous cherchons un lac et en trouvons un de taille moyenne (c'est à dire ni immense, ni une mare!). Nous ne le savons pas encore, mais nous allons commencer une de nos plus belles histoires du voyage.
A peine installés nous voyons arriver un turc ne parlant que turc (!) mais qui nous fait comprendre qu'on peut rester là sans problème et même pêcher. Puis il  téléphone à sa cousine française qui nous explique plus clairement la situation. « Vous pouvez rester autant que vous voulez et même aller vous doucher chez lui », suivi de la phrase type: « problem yok ! » (pas de problème)
Le lendemain, après une petite partie de pêche pendant laquelle un beau brochet de cinquante kilos se laisse prendre, nous décidons de nous rapprocher d'Ankara, à 200km d'ici. Nous comptons rejoindre les bords du grand lac où nous avons rencontré Mehmet et joué au rugby. Notre idée est d'y rester pour attendre ma carte d'identité tout en les aidant au « restaurant ».
Malheureusement, à trente kilomètres de notre but, nous serons arrêtés par un barrage de gendarmes installés sur une minuscule route de campagne. Nous avons beau expliquer, en anglais, la situation à un gendarme très enrhumé qui tousse et crache dans son écharpe, rien n'y fait. Il n'a même pas voulu appeler Mehmet alors que celui ci nous attendait. Depuis le démarrage « officiel » du Covid, une trentaine de départements sont fermés. Ici ça ne plaisante pas ! On ne peut donc entrer ou sortir de la région d'Ankara. Plus qu'à rebrousser chemin. Dépités, nous faisons des provisions pour plusieurs jours et retournons au lac précédent.
Le soir il fait froid et humide. Nous sommes descendus au plus près du lac et essayons de faire un feu. Sans succès. Puis tout à coup, notre visiteur de la veille arrive en voiture avec un ami. Ils ouvrent le coffre de l'auto, mettent la musique à fond et nous offrent des bières. Je lui fais comprendre qu'on cherche à faire un feu de camp et qu'il fait froid dehors mais il se méprend et croit qu'on a froid dans le camion. Quelques gestes plus tard nous avons fermé le camion et le suivons jusque chez lui à deux petits kilomètres de là. Parqués devant sa grille nous rentrons dans sa petite maison où il nous prépare à manger. Des pâtes, de la crème et l'ingrédient principal: biber ! Du piment de son jardin qu'il n'hésite pas à utiliser à la louche !
Heureusement que nous aimons les plats relevés ! Et ici, pas de chichis. Un plat, quatre cuillères à soupe et tous ensemble nous dégustons. Une première approche assez folklorique de la campagne turque . Mais c'est ça que nous aimons. Rencontrer et partager avec des locaux, des vrais. Des qui n'ont rien à vendre mais tout à donner et en priorité leur cœur. Énorme au demeurant.
Nous dormons donc devant chez lui et le lendemain matin il part travailler à la ville en nous laissant sa maison grande ouverte.
Celle-ci comporte trois pièces pour 50m2. Nous ne savons toujours pas si c'est vraiment la sienne d'ailleurs. La salle de bain/toilette nous manquera !! Imaginez des toilettes à la turque avec un pommeau de douche au dessus, un lavabo dans un angle, un robinet à vingt centimètres du sol équipé d'un tuyau d'arrosage pour servir de chasse d'eau, le tout entouré de murs décrépis d'où sortent des fils électriques munis de dominos pour connecter l'ampoule du plafond et la chaudière et vous aurez une idée de notre degré d’immersion dans la vie locale. Tout est très propre mais juste surprenant, avec un petit coté archaïque mais très fonctionnel. Loin de nos idéaux occidentaux surprotégés.
Après une petite douche, nous revoilà partis au bord du lac. Nous commençons à nous plaire à cet endroit et ne faisons pas de plans sur l'avenir pour l'instant. Attendre ici l'ouverture des régions paraît une bonne option à court terme.
Le lendemain, alors que notre partie de pêche bat son plein, nous avons la visite des gendarmes. Et devant nos incompréhensions respectives, nous téléphonons à Rose, la cousine française. Résultat des courses : nous ne pouvons pas rester ici. Interdit. Pêcher aussi, c'est interdit. Après maintes discussions, les gendarmes nous accompagnent devant chez  Dagistan, notre nouvel ami. Ils voudraient que l'on reparte en France. Seulement je n'ai plus de papiers pour sortir ! Gag ! Au final, ils accepteront que nous restions stationnés là. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait... enfin Allah plutôt (non pas ce Putot là) !!
Nous voilà les invités forcés d'un turc que nous connaissons depuis deux jours et qui est extrêmement ravi que nous soyons là. Après tout ... pourquoi pas ?

Le début de la fin - 02 avril 2020


Le Covid sévit fortement en France et dans le reste du monde. Ici en Turquie, nous avons l'impression d’être privilégiés. Il semble y avoir moins de malades et la surveillance est bien au delà de ce qu'on nous raconte chez nous. Les barrages sont fréquents. Souvent à l'entrée des villes mais parfois en pleine campagne. Échaudés par notre aventure Kurde, nous restons sur les grands axes. Nous continuons tout de même à avancer et profitons des paysages depuis le camion.
La neige nous a une fois de plus obligés à rebrousser chemin lorsque nous avons essayé d'accéder au site archéologique de Nemrut, à 2200m d'altitude. Nous sommes le 2 avril,  mais avons du mal à croire au printemps. Et comme les meilleurs principes sont ceux que l'on ignore, nous avons suivi une piste à flanc de montagne sur 80km. Passant au  dessus des vallées peu peuplées et contournant de beaux sommets pierreux enneigés. Un majestueux pont romain nous fait sentir qu'à partir d'ici les vestiges se feront plus présents.
Nos arrêts nocturnes se font de plus en plus sur des parkings de station-service. Non loin de Kayseri, nous pourrons admirer de loin, le mont Argée Erciyes Dàgi qui culmine à 3916m et que nous apercevons à 25km de nous. Vu la neige que nous avons rencontrée à 1800m, on devine facilement la blancheur éclatante de ce volcan endormi qui symbolise une des entrées de la Cappadoce. Il est l'un de ceux qui ont créé la morphologie de cette région. A partir de là, nous changerons complètement de style de paysage et de style de vie aussi, rattrapé par l'actualité.

L'hospitalité (ou pas) en région Kurde.
01 avril 2020


Le lac de Van fait 120km de long que nous aurons entièrement suivi. Repartis après moult hésitations de notre plages hivernale, nous passons de Van à Tatvan à l'extrémité ouest . Le cratère de volcan qui semblait nous être destiné est resté inaccessible à cause de la neige. Il a même fallut faire marche arrière en pleine nuit sur une route de montagne trop enneigée pour continuer. L'idée nous prend de rentrer dans la cour d'une ferme pour demander à y rester pour la nuit. En cette période où tout le monde à peur de tout le monde, nous essuierons un refus compréhensible. Mais qui n'essaye rien n'a rien !
Finalement, nous nous projettons sur le plan B habituel. A la sortie de Tatvan, une station service nous tend les bras. Nous sommes accueillis en anglais par Hasan. Il nous invite dans la station à boire un thé et discuter. Et tout en papotant, il nous a commande un repas. Comme nous sommes assez  fatigués, il finit par nous l'apporter dans le camion. L'hospitalité turque au premier degré, même s'il nous a appris que nous sommes dans une zone Kurde. Plutôt touchant surtout que nous ne le reverrons plus.  Notre seul lien, comme avec beaucoup de gens rencontrés en route, se fera dorénavant grâce à internet.
Le lendemain, nous sommes repartons par une grande 4 voies. Lassés de ne faire que rouler sans objectifs sur ce trop large ruban, nous sortons vers un site à visiter dans la montagne. Celui ci étant fermé, nous trouvons un endroit sympa au bord d'un canyon pour le repas de midi.  Au bout de quelques minutes nous voyons passer un turc en civil, dans une voiture civile, mais avec une mitraillette côté passager. Il s’arrête et nous essayons de lui faire comprendre que nous déjeunons et repartons après. Forcément il ne parle que turc ! Il repart et revient dix minutes plus tard avec un collègue équipé du même attirail. Nous commençons a être plutôt inquiet. Il prend nos papiers et par Google translate interposé nous fait comprendre qu'il doit avoir l'avis de son commandant quant à notre sort. Les trente minutes suivantes sont plutôt angoissante et peu rassurantes. Et lorsque nous avons le feu vert pour repartir nous nous jurons de rester sur les grands axes tant que nous sommes en zone Kurde. Nous avons pourtant bien respectés le plan donné par l'ambassade avec les zones à risques. Mais nous ne saurons jamais qui ils étaient. Était ce des officiels qui patrouillaient à cause du Covid ou des Kurdes ? En tout cas ils nous ont bien fait peur !
 

De Rizé à Van  - 27 au 30 mars 2020


Le virus est bel et bien présent ici comme partout dans le monde. Nous ne comprenons pas depuis la Turquie, ce qui se passe en France. Pour nous, les masques sont obligatoires. Dès que l'on rentre dans un petit magasin, nous nous faisons asperger d'eau de Cologne à 70°ou 80°. Les turcs l'utilisent tout le temps, mais encore plus depuis le début de la pandémie. Nous continuons à circuler, mais nous rencontrons beaucoup de barrages érigés par la police ou l'armée. Dans ce cas, nous avons droit à une prise de température au niveau du front. Quand par hasard nous tombons sur un rare Burger King, nous sommes confrontés au désert de la salle immense où les tables sont rangées les unes sur les autres le long des murs.
Nous nous éloignons de la mer pour nous diriger vers l'est de la Turquie et la frontière Iranienne. Le plus long tunnel turc, le tunnel d'Ovit, mesure 15 km de long et nous permet de rejoindre la région d'Erzurum après avoir suivi de magnifiques gorges. Le temps est plutôt couvert. Nous atterrissons à 1800m au milieu de la neige. Nous traversons un immense plateau couvert de neige, montons à 2500m sous la neige qui tombe à gros flocons, nous offrant des paysages sublimes. De vrais déserts blancs.
Covid oblige, lors de notre arrêt repas au bord d'un petit village, la police nous a contrôlé. Heureusement, depuis Çarsamba et notre petit tour à l’hôpital, j'ai rédigé une petite explication de notre voyage en turc et noté nos dates de contrôles. En gros ça dit : korona yok !! Dès que nous nous arrêtons sur un parking ou un lieu en bord de village, nous avons droit à des contrôles. Nous aurons jusqu'à quatre contrôles routiers dans la même journée. La plupart du temps à l'entrée des villes.
Coté paysages, nous ne sommes pas en reste. Après l'immense plateau neigeux, nous avons droit à une grande étendue de montagnes multicolores.  
Cette partie de la Turquie fait vraiment sauvage et simple. Les villages sont archaïques et sembles pauvres. Les rues sont rarement goudronnées. La pluie a remplacé la neige accompagnée de nuages bas nous empêchant de voir le haut du Mont Aarat. Certains secteurs plus touchés par le Covid sont interdits d'accès et les militaires nous empêchent de prendre une route vers le Mont pour tenter de trouver les restes de l'arche de Noé.  
Ensuite nous traversons encore une zone montagneuse en repiquant vers le sud. En traversant de grands espaces blancs et de beaux marécages d'altitude, nous rejoignons le plus grand lac de Turquie. Le lac de Van. Nous stationnons près d'une plage et non loin d'un petit port où une petite dizaine de chalutiers bravent le froid pour aller à la pêche. Nous leurs achètons un kilo de poissons et repartons après une nuit entrecoupée de chutes de neige et de pluie. Au réveil, le spectacle est magnifique (encore). De l'autre coté du lac, nous apercevons des grandes montagnes enneigées. Nous sommes fin mars et sommes surpris de découvrir encore autant de neige. Pour notre plus grand plaisir!

Quand le futur ne tient qu'à un fil.
 19 mars 2020


Pour nos spots du soir, nous aimons bien trouver des endroits bitumés de préférence à l'écart du monde. Ne serais-ce que pour prendre une douche tranquille en extérieur.
A coté de Sinop, en bord de mer noire, nous nous sommes aventurés à travers une forêt, passant par des endroits un peu boueux. Puis nous sommes arrivés sur un plateau donnant sur la mer. Un endroit désert. Le temps est plutôt à la pluie et froid..
Nous sommes réveillés à 3h du matin par la neige qui tombe à gros flocons. Le temps de vraiment se réveiller et d'assimiler la chose correctement, nous décidons de repartir vers la route. Il faut retraverser  la forêt en pleine nuit avec la neige qui s'épaissit. Et repasser les bourbiers qui sont pires qu'avant. Un certain marécage marocain nous revient toujours en mémoire dans ces cas là. C'est, étrangement, grâce à Magali que nous retrouverons la bonne voie. A l’embranchement fatidique, celui qui t’emmène dans la mauvaise direction en pleine forêt, elle reconnaîtra le bon chemin. Et chose encore plus étrange, je lui ferai confiance. Le dernier passage délicat d'une centaine de mètres est gorgé d'eau. Seule solution, passer assez vite pour ne pas rester enlisé mais pas trop pour ne pas rebondir. Nous y arrivons et comme souvent le mot d'ordre est : « ça passe crème ! ». L'asphalte retrouvée, un bord de route près de la mer fera l'affaire pour le reste de la nuit. Plutôt mouvementée.
Peut-être cette petite aventure était elle le prémisse de ce qui nous attendait deux jours plus tard.
En turc, Carsamba signifie mercredi. C'est aussi le nom d'une ville du nord près de la mer noire. Près de cette mer, nous avons trouvé une rivière où beaucoup de gens pêchent. Un chemin la longe. Après quelques essais infructueux, nous décidons d'aller voir un phare situé au bout du chemin. Enfin ... d'après la carte. Le chemin continue le long du cours d'eau se transformant en digue de sable gris. Au bout, point de phare. La digue plonge directement dans la mer. Sa largeur excédant à peine celle du camion, impossible de faire demi-tour. Marche arrière obligée. La nuit commence à tomber. Un petit écart en reculant et nous commençons à attaquer le bas côté qui s'incline et finit deux mètres plus bas. Sûr de nous, nous sortons les plaques. Impossible de sortir le camion qui s'est enlisé et penche dangereusement. Plus nous essayons, plus il glisse. Nous devons trouver de l’aide. Nous avons remarqué au début de la digue deux personnes qui reviennent de pêcher en bateau. Nous allons les voir. IL fait nuit et il pleut. La poisse totale. Ce sont deux jeunes qui nous amènent au camion dans leur auto. Je ne suis pas très fier et Magali est au bord des larmes. Ils sont super gentils et grâce à nos téléphones nous arrivons à communiquer. Ils téléphonent à une connaissance. Un monsieur va venir avec son tracteur. Nous attendons au moins une heure . La tension monte, nous ne sommes pas rassurés. Les jeunes essayent de nous faire un grand feu avec des morceaux de bois récupérés sur la plage, mais il pleut et tout est mouillé. C'est à ce moment là que le tracteur arrive. Il réussit à passer à l'avant et malgré mes protestations, s'accroche au pare-buffle. Résultat attendu, il l arrache ! Arrimé au crochet avant , le tracteur n'est pas assez puissant. A chaque essai, le camion glisse un peu plus vers le ravin. Il essaie à l'arrière, s'arrime à la barre anti-encastrement et la plie en deux. Là, je dis stop. Arrêtons les dégâts, il est plus que temps de réfléchir posément.
Le tracteur repart. Nos nouveaux jeunes amis promettent de revenir demain avec un autre ami et un engin plus gros. Nous devons dormir dans le camion incliné vers le fossé. Nous passons deux heures à creuser pour le remettre un peu plus d'aplomb, dégageant aussi le dessous pour que les ponts n'accrochent pas. En fait, nous aurions du commencer par ça. Il penche beaucoup moins mais reste au bord. Nous nous allongeons dedans. La nuit ne sera pas de tout repos et le sommeil en dents de scie.
Le lendemain matin nous attendons les « secours ». Quelques échanges par téléphone nous rassurent. Nos amis ne nous oublient pas. Nous attendons jusqu'à midi leur arrivée. On essaye de chasser le stress en lisant toute la matinée. Il ne pleut plus. Ça s'est arrêté dans la nuit. C'est déjà ça. Ils arrivent enfin avec un tractopelle. Auparavant, j'ai démonté le feu arrière gauche pour pouvoir accéder au crochet de remorquage. Heureusement ! L'engin ne peut pas passer à l'avant. Et heureusement aussi que nous avons des sangles de remorquage. La puissance de cette machine nous sortira de ce mauvais pas. Je suis au volant, suivant les indications des gars. Le tractopelle lève carrément l'arrière du camion pour le remettre en ligne, une fois que l'on a réussi à le reculer. Je ne suis pas fier derrière mon volant. Plusieurs fois le camion à glissé du mauvais côté . Magali filme avec son téléphone pour la postérité ! On peut entendre ses larmes et ses cris. D'abord d'angoisse puis de joie. Elle a vraiment eu très très peur de voir le camion chavirer.
On dit qu'on apprend de nos échecs, on apprend aussi de nos expériences, bonnes ou mauvaises. Trop de confiance et le voyage aurait pu s'arrêter là. Cela apprend à rester humble ! Enfin … y'a pire !

Le nord avec l'arrivée du Covid-19  - 14 au 26 mars 2020


Nous rejoignons la mer du nord près d'Asmara afin de la suivre un petit moment. Nous ne nous attendions pas à ces températures à cette époque de l'année. Nous sommes mi-mars et la température descend jusqu'à -1° avec, en prime, de la neige. Tout le long, de Asmara à Rizé, soit quelques 1200 kilomètres, ce sont des montagnes qui se jettent dans la mer, ne laissant que peu de place aux constructions humaines. De nombreux petits ports ornent tout de même la côte et une pause presque estivale dans l'un d'entre eux nous permettra d'assister à la réparation des filets d'un énorme chalutier.
Il y eut aussi des jours de pluie, phénomène apparemment réputé dans cette région. Lors de l'un d'eux, nous trouverons refuge, le temps d'une rencontre, dans une « guinguette » désœuvrée où nous serons invités à manger un en-cas dans les cuisines. Obligatoirement arrosé d'un thé.
C'est malheureusement aussi le début des restrictions liées au Covid. Ce virus jouera un rôle non négligeable sur la suite de notre voyage en le modifiant profondément. Le 17 mars, la France entre en confinement comme en guerre contre ce virus mortel. En Turquie, les restaurants commencent à fermer et les masques à surgir. Nous serons régulièrement contrôles et des barrages militaires et policiers seront mis en place pour contrôler la température des gens. A Çarşamba, nous serons conduit par le service de sécurité de la ville jusqu'à l’hôpital pour y rencontrer un docteur. Après examen, il nous fera un papier pour circuler plus facilement. Nous préparons aussi un petit texte traduit (par nos soins) en turc et expliquant notre voyage.
Nous tenterons de visiter un monastère dans le brouillard, le long d'une vallée à partir de Rizé, connue pour ces plantations de thé. Plante qui adore la pluie !
Certains lecteurs attentifs pourront noter que j'ai omis un épisode épique de ce passage. Il fera l'objet du prochain épisode, méritant à lui seul un récit unique.

Safranbolu, reine du safran.
 11 mars au 13 mars 2020


Notre petite remontée nous amènera dans le magnifique village de Safranbolu. Ou plutôt dans la partie ancienne.
Au passage, nous avons dormi près de deux lacs, étaient contrôlés un soir par les gendarmes, fait un selfie avec un papy qui est venu au petit matin en tracteur voir qui nous étions et un autre avec le gardien de troupeau. Et goûté quelques spécialités turques comme le sucuk.
Safranbolu est très animée. C'est une ancienne ville marchande où subsistent de nombreuses anciennes maisons de marchands. Deux grands bazars extérieur permettent de flâner. L'un dédié aux objets touristiques, aux vêtements et l'autre aux objets fait main comme les plats ou autre timbales. Et c’est aussi la capitale du safran. L'occasion de goûter le thé au safran et au passage le « kahve » turc chauffé à la braise. Une de nos rares soirées au restaurant achèvera cette magnifique journée de visite et nous donnera l'occasion de profiter d'un petit concert très agréable.
Nous étions campés sur l'aire du restaurant avec douche dans l’hôtel attenant.Une solution originale et sympathique.
Repartant vers le nord un dimanche, nous prendrons conscience de l'ampleur du phénomène barbecue dans ce pays. Les gens s'arrêtent partout où l'envie les pousse, pour faire un feu, mettre en route un barbecue et passer du temps en famille. Arrêtés  sur la bande d'arrêt d'urgence d'une voie rapide, ils franchissent le rail de sécurité pour s'installer à l'orée d'un bois, laissant les enfants jouer dans le champs de maïs naissant. Partout où nous nous arrêterons, nous verrons des restes de feux, cendres signalant cette liberté accompagnée malheureusement de celle de laisser tous ces déchets sur place.
La mer du nord et sa froideur nous attend. Après 29° à Safranbolu, nous descendrons à 4°C pour la suite de notre histoire. 

Rencontres à Golbasi  - 08 au 10 mars 2020


Retour à Gölbasi pour aller à l'ambassade faire ma déclaration. Nous retrouvons notre sympathique parking, certes en bordure de ville, mais aussi d'un grand lac et d'un grand parc.
Le lundi matin, je pars seul à l'aventure, en bus, pour Ankara à une vingtaine de kilomètres. Grâce à monsieur internet, une nouvelle fois et Maps, je me rends à l'arrêt de bus et prends... le mauvais ! Je pensais aussi payer en montant dans le bus  mais c'est impossible et c'est une vieille dame qui me prêtera sa carte. En route, je discute en anglais avec une étudiante qui me remets sur la bonne voie. Fort de cette maîtrise (!) j'irai même faire un tour au centre ville pour m'acheter une veste en jean.
Pendant ce temps, Magali est chez la coiffeuse et discute via google-translate. Cette dernière est iranienne et nous sommes invités le lendemain midi à dîner. Pour cet après midi, nous rejoindrons un lac qu'on nous a indiqué pour la pêche. Là, nous rencontrerons trois jeunes étudiantes parlant parfaitement anglais et improviserons une séance photos !
Le repas chez Sarah est un vrai festin, la table est somptueusement garnie et elle a tenue à nous faire goûter tout ce qu'elle pouvait. Puis à nous gâter avec des cadeaux. Son mari et son fils sont vraiment très gentils. Le lendemain, il me guidera chez un mécanicien pour faire resserrer ma durite de freins. Ça fait un mois ou deux que je remet régulièrement du liquide, il est temps d'agir. Après nous être approvisionnés en gaz, nous voilà repartis vers le nord cette fois. Direction la mer noire.

En week-end au bord d'un lac.
 07 mars au 08 mars 2020


En repartant d'Ankara, nous faisons un petit arrêt sur un parking près d'un grand lac. Nous avons un peu tourné autour de notre beau camping avant d'arriver à Golbaçi. Ce sera à l'avenir une étape importante. C'est une grande ville en périphérie sud d'Ankara. Malgré tout, le quartier où nous sommes à plus des allures de petites bourgade. Et il y a un magasin d'accessoires de pêche! Comme nous devons revenir lundi pour que je fasse mes papiers à l'ambassade, cela en fait un très bon point de chute. Et Magali en profite pour prendre rendez vous chez la coiffeuse.
Nous prenons ensuite la direction du sud et d'un des plus grands lacs de Turquie. Tuz Gölü ou lac salé. Le seul accès le long de la voie rapide consiste en un gigantesque parking qui ne laisse l'accès au lac qu'après avoir traversé un grand magasin de souvenirs et produits salins.
Nous repartons au nord de ce lac pour en rejoindre un autre après avoir emprunté quelques petites routes bien dégradées et traversé quelques succulents petits villages pavés, croisant des troupeaux de vaches.
Un restaurant qui semble fermé nous offre son bitume pour la nuit.
Vers minuit, deux ou trois voitures arrivent et des jeunes commencent à faire la fête. Nous les retrouverons le lendemain matin. C'est le propriétaire du restaurant et une bande de copains qui finissent par nous inviter à manger. Les turcs sont comme ça! C'est dans leurs gènes, ils ont le don pour recevoir les gens et partager.
Dans l'après midi, ils m’emmèneront pêcher en bateau sur le lac et nous ramènerons des écrevisses qui seront cuites et dégustées dès le retour. Puis comme je les vois s'amuser à « lutter » sur la plage, je sors le ballon de rugby et nous improvisons un semblant de partie. Excellent moment de partage.
Les rencontres se feront toutes comme ça. Par hasard mais avec une spontanéité naturelle dans ce pays. L'échange, le partage et la solidarité ça existe ici, dans ce beau pays.

Quiproquo à Ankara  - 06 mars 2020


A Ankara

A Ankara, capitale de la Turquie, nous avons repéré un point de chute. Nous avons pris l'habitude depuis le début du voyage d'être prêt à tout. Heureusement. Grâce à «monsieur» internet nous avons trouvé un camping recommandé par des français pour un arrêt à Ankara. Et grâce à «monsieur» GPS (vive la modernité!), nous arrivons après moult voies express devant un grand portail en tôle au dessus duquel il est écrit: karavan park. Les photos associées datent des années 70. Sur le terrain, en bord de route et de voie ferrée, quelques caravanes ont l'air d'attendre des clients ou une éventuelle saison estivale. Nous stoppons aux abords pour aller aux renseignements quand deux gendarmes stoppent leur véhicule devant nous. Grâce à «monsieur» google cette fois, nos arrivons à nous expliquer. Et c'est en les suivant, sirène hurlante, que nous sommes dirigés vers l'entrée. Ils téléphonent à la propriétaire qui nous rejoint bientôt mais ne parle que arabe et à peine turc! Épique. Finalement nous accédons au «terrain de camping», gardé par un gros chien que nous surnommerons «Bouteille» car il suffit d'agiter une bouteille d'eau pour qu'il s'enfuit. La nuit, un conseil: ne pas aller aux toilettes sans sa bouteille sinon il cherchera à jouer avec vous, ses deux grosses pattes boueuses  sur votre torse. En résumé, le terrain est inondé, les toilettes sont dans une vieille caravane, des lapins se promènent partout, etc... le camping à la turc!
Le lendemain nous partons en bus pour l'ambassade. Cela nous permettra aussi de visiter le centre ville et de nous noyer un peu dans la masse. La ville est moins encombrée qu'Istanbul et nous paraît plus accessible. Les magasins sont, comme partout, groupés par secteur. Habits, nourriture, téléphonie, chacun à son secteur. Tout comme les zones de garages où sont regroupés tous les mécaniciens de la ville. Et cela dans tout le pays.
Nous atteignons l'ambassade afin de refaire ma carte d'identité perdue entre la frontière grecque et la frontière turque. Nous n'avons pas de rendez vous mais arrivons tout de même à avoir un renseignement et un rendez vous pour remplir les papiers de renouvellement lundi prochain. Nous sommes vendredi. Le renseignement : nous devons faire une déclaration de perte auprès de la police turque. Soit! Début du périple! Retour au centre ville où trouver un commissariat n'est pas une mince affaire. Mais les turcs sont tellement sympas que nous finirons par être accompagnés jusqu'à l'un d'eux. Les policiers nous comprennent, moitié anglais, moitié google, mais ne veulent pas faire de déclaration parce que je n'ai pas de papier d'identité!! Coluche sort de ce corps !!! Mon permis de conduire ou les photos de mon passeport ne leur suffisent pas. Coup de fil à l'ambassade, qui me conseille d'aller au commissariat à un km de chez eux. Ils auraient pu me l'indiquer avant, mais soit! Nous repartons vers l'ambassade puis le commissariat. Autant dire qu'à ce moment là nous sommes bien imprégnés des transports en communs. Nouveaux policiers, toujours mi-anglais mi-google. Passons pour chaque étape le temps pris pour les échanges! Ces policiers là veulent bien nous faire la déclaration de perte. A condition que nous ayons un traducteur ! Re(re...) appel à l'ambassade, cette fois par le policier à qui j'ai donné le numéro. Une gentille policière turque nous offre le thé. Nous attendons. Puis le policier me donne son téléphone pour que l'on m'annonce que l'on peut faire la déclaration lundi directement à l'ambassade! Dingue! Nous retournons au camping après avoir à nouveau flâné en centre ville et retrouvons «Bouteille».
Il y a de nombreux bus qui circulent, de deux sortes. Les numérotés qui ressemblent à ceux des villes françaises et qui nécessitent une carte à puce pré-chargée, et les «petits bleus» d'une quinzaines de places maximum qui indiquent leur lieu d'arrivée et de passage. Nous avons pris les «bleus» pour l'aller-retour et les autres en interne. L'avantage des «bleus» étant qu'ils n'ont pas d'arrêt défini. On peut leur faire signe de s'arrêter n'importe où.
En attendant le rendez-vous de lundi, nous partons en «week-end».

En route pour la capitale, Ankara.
 03 mars au 05 mars 2020


Au bord de notre lac nous avons eu  la visite d'un turc qui voulait nous apprendre à pécher. Ou plutôt boire un coup. Très sympa. Nous sommes encore arriérés dans nos mentalités européennes qui nous poussent à nous méfier de tout le monde. La confiance aveugle n'est évidemment pas non plus une bonne chose, mais le Maroc nous à laissé beaucoup de mauvais réflexes. Nous nous étions adaptés aux habitants qui quémandaient sans arrêt de l'argent, ici il faudra nous habituer à un contact très cordial et chaleureux sans arrière pensée.
Pourquoi comparer ces deux pays. Ce sont deux pays complètement musulmans et les deux qui nous ont le plus dépaysé. Les deux seuls que nous ayons presque entièrement parcouru et qui soient hors d'Europe. Pour l'instant. Nous ne passons pas notre temps à ça non plus, mais il y a des ressemblances qui nous interpellent. La plus grosse différence est sûrement que l'un des deux est arabe et l'autre non.
Nous devions aller à Ankara pour refaire ma carte d'identité. Le choix de trajet s'est porté sur les routes secondaires, en fuyant les 4 voies et autoroutes. Et c'est le long de ces routes que nous voyons un panneau nous indiquant un canyon. Le réseau secondaire peut prendre ici toute sorte de forme. Du goudron lisse à la piste de graviers. C'est cette dernière qui nous attendait sur des dizaines de kilomètres.
Harman Kaya Kanyon est un magnifique endroit qui nous à permis de faire une vraiment belle balade. Nous avons profité du village proche, envahit de tracteurs et de R12SW, pour faire quelques emplettes au marché. Dans certains endroits assez enfouis dans les terres, on nous regardera souvent comme si nous venions d'une autre planète. Et nous amuserons bien les locaux avec nos trois mots de turc hésitants. Comme le fameux « sagol » qui veut dire (d'après Google) merci que nous utilisons à tour de bras et qui a plutôt une connotation familière.
Nous découvrons la Turquie profonde, agricultrice, au fur et à mesure de notre approche d'Ankara. Les routes sont variées, en paysages et en état, jusqu'à ce que nous débouchions sur les voies rapides de la capitale.
Tout autour ce sont des collines marron clair qui préfigurent ce que sera la Cappadoce . Nous sommes aussi intrigués par tous ces immeubles qui semblent être plantés n'importe où, comme s'ils avaient poussé de leur propre chef. Ils sont groupés par styles, tous différents, construits sur différentes collines entourés de maisons plus petites et de gravats. Nous notons aussi la présence de beaucoup de parcs de jeux pour enfants.
Nous avons trouvé grâce à internet(comment vivrait-on sans lui?) un camping en périphérie d'Ankara. Une solution qui nous plaît bien quand nous abordons une grande ville. Ankara compte cinq millions d'habitants, ce qui n'en fait pas une mégapole invivable.
Notre arrivée sera épique et l'objet de la suite de ces récits.

Premiers pas dans la campagne Turque  - 01 mars au 03 mars 2020


Nous avons une mission. Julie est repartie avec nos passeports afin de les
envoyer à l'ambassade de Russie à Paris pour faire nos visas. J'ai perdu ma carte d’identité . Je suis donc sans papiers et ne peux pas sortir du pays. Nous devons aller à Ankara, à l'ambassade de France, pour refaire ma carte.
Mais, après tout, nous ne sommes pas  pressés. Nous avons prévu de rester en Turquie au moins un mois et demi. Nous décidons donc de faire d'abord un petit tour le long de la mer de Marmara avant de bifurquer sur Ankara par les petites routes.
C'est de cette façon que nous commencerons à nous immerger dans la Turquie des petits villages et des « non citadins ». Nous fuyons presque la cohue d'Istanbul, cette mégapole gigantesque qui s'étend sur 90 km le long de la mer et a ainsi un pied en Asie et l'autre en Europe, l'entre jambe dans le détroit du Bosphore.
Pour ne pas faire un détour d'une centaine de kilomètres, nous choisissons de passer par le pont Osman Gazi qui se jette par dessus un bras de la mer de Marmara pour la modique somme de 30 euros. Oups ! Il faut dire que nous peinons à nous orienter dans ces labyrinthes autoroutiers.
Notre premier vrai bivouac hors ville nous permettra de rencontrer la police et de vérifier que peu de monde parle anglais. Nous finissons tout de même par nous comprendre et les suivons vers le parking d'un grand parc de Termal où nous déciderons de rester deux jours.
Partout en Turquie, nous verrons des parcs avec des jeux pour les enfants et des barbecues. Il est difficile de s'imaginer l'étendue de ceux ci . Les turcs sont les rois du barbecue. Ici le parc est immense environ 10 000 m² mais il n'y a qu'une dizaine de barbecues avec leurs tables. Nous en verrons des plus grands dans des forêts, souvent gardés afin de respecter des horaires et où nous ne pourrons pas dormir. Et au bord de la mer noire, de nombreux parcs en longueur, munie de vingt ou trente barbecues. Le dimanche est synonyme de pique- nique et s'il n'y a pas d'infrastructure, ils s’arrêtent n'importe où et font du feu, sortent les tables, les chaises et la théière et jettent leurs déchets autour d'eux. Nous en avons vu et pas qu'une fois, garés sur la bande d'arrêt d'urgence de la quatre-voies, qui avaient passé la glissière avec tout le matériel et pique-niquaient en bordure de forêt, les enfants jouant au ballon dans le champ voisin.
Mais revenons à la mer de Marmara, le long de laquelle nous avons traversé de multiples villages, acheté du poisson sur le trottoir et nos premiers « sucuk  », sorte de saucisson à base de bœuf foncièrement moins gras et plutôt épicé.
Après un petit tour de cette « presqu'île » nous rejoignons Iznik après avoir longé son grand lac et pris enfin de vraies routes turques où il n'est pas rare de rouler à gauche pour éviter les nids de poule. Question d'habitude, les routes sont comme ça depuis que nous avons quitté la Slovénie. Plus ou moins défoncées suivant le pays, mais toujours en mauvais état. Il est même rare à l'intérieur des villages de trouver du goudron.
Iznit est une ville avec de nombreux vestiges romains dont les plus vieux date du IVème siècle après « Jean Claude ». C'est aussi une ville où le tracteur est roi. Partout, des concessionnaires de tracteurs, des mécaniciens de tracteurs et une circulation composée essentiellement de tracteurs.
Quelques kilomètres plus loin un nouveau bivouac de deux jours nous attendait au bord d'un nouveau lac. Soleil et barbecue au rendez-vous, nous nous intégrons !

D'une capitale à l'autre, de Sofia à Istanbul.
 22 fev au 28 fév 2020


L'entrée en Bulgarie s'est faite par une toute petite frontière dans la montagne. Vu la saison nous sommes entourés de neige.
Dans la première ville rencontrée sur notre route, nous nous arrêtons pour acheter un forfait de téléphone et remplir nos bouteilles à une source naturelle. En nous renseignant dans une échoppe de vêtements pour enfants, nous avons la surprise de trouver dans le jeune fils de la commerçante un sympathique guide parlant anglais. Ce premier contact est vraiment très agréable et ils seront tous comme ça dans ce
pays.
Avant de partir vers Sofia, où nous devons récupérer Julie le lendemain soir à l'aéroport, nous faisons une halte dans les pyramides de Stob. Un très beau site de cheminées coniques supportant leurs chapeaux rocheux. Nous y resterons la nuit.
La capitale nous attend et notre linge attend un lavage. Nous trouverons une laverie pour étudiants dans le sous-sol d'un immeuble, à charge pour nous de revenir chercher le linge propre le lendemain. Ayant envie de manger local, nous atterrirons tout de même dans un chinois : « non monsieur nous n'avons pas de plat bulgare ».
Nous trouverons ce qu'ils ont appelé un camping à 30 km de Sofia. C'est une petite capitale et ce n'est pas difficile de la traverser. Le « camping », petit pré au bord de l'eau sans commodités, est en théorie fermé. Et bizarrement, le propriétaire ne parle pas du tout anglais. Google translate encore en action ! Il nous autorisera à rester sans payer.
Julie sera bien au rendez vous à la sortie de l'avion (!) avec l'original de la carte verte du camion. Sa première nuit dans un camping lui laissera un grand souvenir. Pour aller visiter Sofia nous avons décidé de prendre le train, malheureusement nous ne savons pas les horaires. Nous sommes juste assurés qu'il passe ! Tout compte fait , en partant à 8h du matin, des voisines nous prennent en stop et nous amène au centre de Sofia où elles travaillent. L'état des routes est surprenant, obligeant parfois à de longues incartades sur la voie de gauche.
Nous apprécions cette petite capitale que nous visitons à pied de long en large. Les gens sont vraiment gentils et serviables. Les rues et monuments sont agréables. Nous revenons finalement à notre campement en train, descendant dans une improbable gare. Une petite bicoque délabrée et taguée signale juste qu'un potentiel arrêt est envisageable. Nous repartons ensuite récupérer notre linge et nous poser une nouvelle fois à Stob avec Julie, après être tout de même passés par le monastère de Rila, magnifique construction en pleine montagne.
Nous devons rejoindre Istanbul pour le retour de Julie en avion. Nous choisissons de passer par la Grèce et avons le plaisir de dormir non loin d'un autre magnifique monastère éclairé par un sublime coucher de soleil.
La semaine est intense en visites et en kilomètres. Après quatre jours, nous arrivons déjà à Istanbul. Non sans avoir réussi à perdre ma carte d'identité entre le poste frontière Grec et Turc !
A Istanbul, la circulation est intense et les 15 millions d'habitants se font bien sentir. Nous peinons à trouver le parking spécial camping-cars que nous avons repéré à quelques pas du centre. Un turc bien intentionné monte dans le camion et nous guide dans ce labyrinthe de voies rapides. Encore un pays où le premier contact sera excellent. Sans nous laisser le temps de le remercier, il est déjà reparti à ses occupations.
La visite de la ville ne nous pas charmés. Nous avons aimé le grand bazar, mais sortis de là, nous n'avons pas été subjugués par le reste. Et plus nous resterons en Turquie, plus notre sentiment s'accentuera vis à vis de cette mégapole. Trop de monde, serrés les uns contre les autres. De jolies mosquées certes, mais qui attirent plus par leur renommée que par leur beauté. Notre ressenti est vraiment mitigé. Autant nous aimerions être ravis, autant nous repartirons avec une pointe de déception.
Levé de très bonne heure le lendemain pour amener Julie à l'aéroport (5h) nous ne sommes pas gênés par la circulation qui en journée consiste en un bouchon infini. Une fois l'oiseau envolé, nous continuerons notre périple vers le sud.

De la Croatie à la Macédoine  - 14 fév au 21 fev 2020 - Croatie-Bosnie-Monténégro-Albanie-Macédoine


En Croatie, nous avons longuement longé l'Adriatique. Une belle étendue verte et bleue, calme et reposante. Pas suffisamment pour me faire passer une migraine, la première depuis notre départ, un exploit. Tout le long de la cote, il y a des campings, ou au moins ce qui y ressemble. Nous nous installons sur l'un d'eux pour la journée et la nuit. Comme on dit souvent : il y a pire comme endroit. Il fait 22 degrés et nous avons les pieds dans l'adriatique.
Ce qui nous a marqué le plus ce sont les innombrables caravanes. Partout nous voyons des zones de stockages immenses avec des centaines de caravanes. Nous en apercevons aussi dans les champs, près des maisons, dans des endroits inattendus. Vu le nombre de campings ça ne nous étonne pas trop. L'été, la cote doit être surpeuplée et le pays est tout en longueur avec ses plus de mille kilomètres de cote.
Malgré notre timing un peu serré pour être à l'heure à Sofia, nous essayons de prendre le temps de profiter des pays traversés. En Croatie, nous profiterons de la mer et d'une étendue de chutes d'eau assez extraordinaire par son expansion. Magali se fera un plaisir de monter les 616 marches qui mènent à une vue panoramique impressionnante. Nous n'allons pas dire à chaque pays que c'est le plus beau. Il n'y a pas de classement de ce type dans nos têtes. Chaque pays nous a apporté son lot de paysage grandiose à condition de les chercher et parfois de sortir des sentiers battus et des guides touristiques qui amènent tout le monde au même endroit, permettant seulement de voir en réalité ce que les brochures ont parfois surexploité. Dans chaque pays nous avons trouvé au moins un endroit qui nous a coupé le souffle et cet endroit de la Croatie en fait parti. Même si la coté Adriatique est fabuleuse, il lui manque le coté sauvage de cette étendue d'eau plus vivante.
Nous avons tout de même passé quatre jours en Croatie et notre dernière ville, Sinj, très jolie, nous permettait de « liquider » nos derniers kunas (non, pas matata!). Une jeune buraliste très sympathique parlant anglais nous a imprimé divers documents, surtout une carte verte  dont on reparlera, et nous avons goûté les hamburgers croates grâce à nos dernières pièces.
Nous aimons bien entrer dans les nouveaux pays par la petite porte. C'est ce que nous avons fait, une nouvelle fois, pour la Bosnie. Depuis la sortie de l'Italie, à chaque frontière il y a des postes douaniers. Vérification de nos cartes d'identité et des papiers du camion. Pour le camion, il faut présenter la carte grise et la carte verte. Et c'est là que la bat blesse ! Nous sommes le 18 février et la carte verte expirait fin janvier. Du coup je n'ai qu'une copie imprimée à Sinj. Ça coince un peu, le chef de poste s'en mêle. Il nous fait garer sur le bas coté et nous nous voyons déjà retourner en Croatie et essayer de passer par un autre poste. Après nous avoir fait ouvrir toutes les portes du camion pour vérifier que nous n'étions que deux, il essaye de nous faire comprendre dans un très mauvais anglais que notre camion est superbe et nous demande combien on veut lui vendre !  Finalement, nous repartirons en lui laissant un autocollant « suismatrace ».
Nous traversons notre première ville de Bosnie alors que la faim nous tenaille ! Nous apercevons, alors à l'approche d'un carrefour, un petit estaminet devant le quel grille des jarrets de porc, ruisselants sur un tournebroche, appelant de leur croûte fumante et leur arôme a lui seul nutritif nos estomacs larmoyants. Léger problème, nous n'avions pas d'argent et la carte était ici prohibée. Quelques clics sur un DAB plus tard, nous étions attablés devant une assiette digne de Gargantua, chacun son jarret et son amoncellement de frites, occultant une (bonne) bière fraîche. Pendant cet épisode, nous avons vu un monsieur venir chercher derrière la boutique, simulant ainsi un marché noir, une bouteille de vin du cru. Lequel nous pouvons l'affirmer était vraiment du cru ! Nous en avons eu confirmation après avoir dégusté la bouteille acquise de la même façon.
En nous servant d'un guide précieux prêté par la famille Perrard, nous décidons de visiter Mostar, très jolie bourgade moyenâgeuse, avant de dormir près des chutes de Karvica que nous visiterons le lendemain. Nous avons très peu de monnaie locale vu que nous ne restons que deux jours et après quelques négociations nous payons une entrée pour deux. Mais ça valait le coup, cet endroit est extraordinaire (et je vais finir par ne plus avoir de superlatif pour les autres pays!).
Le pays suivant, le Monténégro, a faillit ne pas nous voir non plus. Le douanier qui contrôlait la sortie de Bosnie ne voulait pas nous laisser sortir, prétextant que nous n'aurions pas du rentrer. N'ayant pas l'original de la carte verte, nous aurions du acheter une assurance Bosniaque à l'entrée dans le pays. Nous étions prêts à en acheter une pour sortir, malheureusement, à 17h, les bureaux étaient fermés. La situation a duré une bonne demi heure pendant la quelle je lui ai même proposé du jus de pomme Normand, puis il nous a laissé passés semblant dire : »mais c'est la dernière fois » ! C'est la seule fois où notre copie nous a posé un soucis.
Aussitôt passé la frontière, nous longeons une décharge à ciel ouvert sur des kilomètres qui donne l'impression que chaque personne qui passe la ligne en profite pour jeter ses déchets ici, puis nous sommes envahis par une meute d'une quarantaine de chiens errants. Nous avons passé une nuit au Monténégro, au bord d'un lac, entourés de chiens en liberté et de détritus. Ce pays est horriblement sale ! Depuis que nous avons quitté la Slovénie, nous ne verrons plus de pays sans déchets dans les champs ou sur les bas-cotés. Et pas qu'un peu. Le passage dans ce pays sera rapide et nous nous retrouverons en Albanie dans un pays ou l'ambiance ressemble beaucoup au Maroc et les gens sont très sympathiques (mais c'est toujours aussi sale). Stationnés près d'un carrefour et derrière une voiture de police le temps d'aller retirer de l'argent local, des lek, Magali a le temps de se plonger dans la culture du trafic Albanais. Comme dans de nombreux pays, rouler sans casque à moto ou mobylette n'est pas un soucis et il n'y a pas de limitation dans le nombre de passagers. On retrouve la densité de certaines bourgades marocaines et la même façon de rouler. Tout est permis dans la plus grande convivialité. Et bizarrement, tout se passe bien. Il suffit d'adopter les coutumes locales et de s'immerger pour se sentir comme chez soi. Le klaxon sert uniquement à avertir qu'on arrive et il n'y a jamais de protestation ou d'insulte comme on peut le voir plus souvent dans nos vieux pays Européens.
Magali profitera de cette halte pour se rendre chez une coiffeuse faire quelques tresses et nous aurons un échange très agréable avec le jeunes filles du salon.
Ce court passage d'une journée en Albanie nous amènera en Macédoine. Pays très montagneux ou nous avons goûté des plats typiques (trop) dans un restaurant de montagne. Et acheté du fromage, denrée que nous ne trouvons pas souvent et qui nous manque ! Dans tous ces pays, mes faibles notions de russe me permettent, si ce n'est de comprendre, au moins de lire les menus et les panneaux. Même s'ils sont souvent doublés en alphabet plus classique. 
L'arrêt pour la nuit se fera dans un champs à quelques kilomètres de la frontière Bulgare que nous rejoindrons le lendemain, clôturant une semaine plutôt intense. 

Slovénie – En passant par l'Autriche - 10 fev au 14 fév 2020


Passer si près de l'Autriche et ne pas y faire un petit crochet aurait été dommage. Mais pourquoi ne pas visiter aussi l'Autriche. Question de budget tout d'abord, nous ne jouons pas dans la même cours et c'est un pays facilement accessible depuis la France. Et comme déjà évoqué précédemment, nous privilégions les pays lointains. Mais trêve de bavardage, nous sommes passés à Lienz, charmante  petit bourgade près de la frontière, où nous avons pu apprécier la propreté des rues et la gentillesse des commerçants.
Notre arrivée en Slovénie s'est faite par une petite route de montagne et une belle pente à 18% entourée de neige. Au col nous ferons une petite halte dans un magasin qui fait penser aux « ventas » espagnole. Sauf que les prix sont « normaux » ! On y achètera totu de même une paire de gant chacun, la température n'est pas des plus chaude et nous sommes souvent proche du zéro degrés.
La descente se fera tranquillement par une même inclinaison. Nous croiserons notre premier village Slovène, Skojka Lofka. Il est agréable de s'y promener sous le soleil et nous confirmons que les Slovènes sont vraiment très accueillants. Les échoppes ont la particularité d'être assez peu visibles de l’extérieur et fermées par des portes de maison classiques, renforçant l'aspect montagnard déjà évoqué par la neige au milieu de la grande place. A la recherche de notre bivouac de la nuit dans une tout petit village proche, nous interpellons un couple de promeneurs et leur demandons en Anglais s'ils savent ou nous pouvons stationner. A chaque entrée dans un nouveau pays, il nous faut observer la façon de vivre de ses habitants et essayer de cerner nos limites en tant que touristes avant de nous sentir à l'aise. Ces charmantes personnes s'apercevant que nous sommes français, nous raconte qu'ils sont deja allés en France en vacances et que chaque fois qu'ils ont demandé un renseignement ils ont été déboutés. Quitte à être maintenant un peu dégoûtés. Malgré tout, ils nous prêteront un bout de terrain qu'ils ont non loin de là, où s'érigera bientôt leur ferme. Nous ne les avons jamais revus !
Le lac de Bled est (apparemment) un incontournable pour qui visite la Slovénie. Lieu touriste s'il s'en faut, bardé d’hôtels, de restaurants, de multiples attrapes-touristes et d'une route qui en fait le tour où tout arrêt est prohibé. Pas notre tasse de thé. Même si l'endroit est joli et vaut plusieurs photos. Le lac de Binhj, quelques kilomètres plus loin, est beaucoup plus sauvage et moins construit. Et tout aussi beau. La ballade se fera le lendemain dans les montagnes pour accéder à une source naturelle.
Ljubljana, la capitale du pays, vaut le détour aussi. On est loin des grandes capitales Européennes encombrées de monuments à la circulation démentielle. Ici en se garant à la seule gare ferroviaire, nous sommes à 10 minutes à pied du centre ville. La plus grande Ville de Slovénie ne compte effectivement que 280 000 habitants quand le pays en compte 2 millions. Un petit pays mais qui a une identité réelle, ce que nous sentirons bien en passant dans les pays limitrophes. Déjà ... il est très propre, chaque année une journée nationale est dédiée au ramassage des déchets dans la nature qui sont pourtant très rares ... à suivre ! Le bord de la rivière propose deux belles berges aménagées avec goût et agrémentées de nombreux bars et restaurants. On se sent près à flâner dans ses rues pendant des heures en goûtant à l'apparente nonchalance des habitants.
Parmi les dépliants que nous avons récupérés à Sofka, il en est un qui indique de nombreuses fermes-auberge offrant le gîte et le couvert. L'envie de goûter des plats locaux nous titille et celle-ci est aussitôt mise en pratique. Nous projetons de descendre jusqu'à la mer et sur notre route nous trouvons une ferme qui nous intrigue (ou pas). Le sympathique gps nous amène à travers la forêt et une piste détrempée, alors que les routes existent et sont plus que praticables. Notre destin nous amène chez Vilma, dans une ferme au sommet d'une colline d'où nous pouvons admirer quasiment tout la Slovénie. Au premier contact, nous faisons presque demi-tour car la ferme n'ouvre que le week-end en hors saison. Puis la gentillesse de notre futur hôte et la distance qui nous sépare de notre Pays ont raison de cette agréable personne qui accepte de nous préparer des spécialités nationales. De fil en aiguille et d'estomac en …. nous sympathisons, au point que le lendemain nous ne serons plus de vulgaires touristes mais des invités à sa table. Il faut voir la taille de sa cuisine digne d'un restaurant ! Après avoir visité la ferme, Magali aura droit à des démonstrations culinaires (qu'il faudra goûter, comme le sublime Struklji ) et fera échange de recettes françaises. Pour remercier ces gens qui ne veulent pas nous faire payer, nous leur ferons envoyer, par transporteur, des moules à cannelés !
Encore une fois, le départ fut émouvant. Mais cela fait parti de notre voyage et peut être qu'un jour nous reviendrons à cet endroit pour plus longtemps.
Piran était la dernière étape de Slovénie. Nous la rejoignîmes après être passés par un château encastré dans une montagne et avoir longé le golfe de Trieste d’où on pouvait apercevoir l'Italie et ses monts enneigés. Il y a beaucoup de connections entre la Slovénie et l'Italie. Le frère de Vilma habite en Italie et les frontières ont souvent bougé par le passé laissant des airs d'Italie dans le petit port de Piran où tout le monde est bilingue. Les ruelles étroites vont et viennent le long des coteaux, le soleil anime la grande place et les bateaux amarrés, un air de vacances s'y répand.
Un bien charmant pays que nous souhaitons revoir aussi. Le prochain voyage devra durer plus longtemps !

Italie - Une semaine bien remplie - 04 fév au 10 fev 2020


L'entrée en Italie s'est faite de manière un peu tortueuse. Nous voulions rentrer par la montagne mais les nombreux travaux sur la cote ne nous ont pas faciliter la tache. Ça nous a pris presque deux jours pour passer la frontière par le tunnel du col de Tende.
Nous avons ensuite rejoins la mer, et décidé de prendre l'autoroute. La coté nous est apparue comme une succession d'immeubles sur des centaines (?) de kilomètre, sans intérêt pour nos yeux et nous préférons rejoindre rapidement le « Parco National delle Cinque Terre».  Nous avons plus d'attrait pour les petits villages et les paysages enivrants que pour les grandes villes, même si elles proposent des dizaines d'attractions touristiques sous forme de musées, de parcs ou de monuments ancestraux. En général, nous fuyons la foule autant que possible.
Sur internet, on peut lire que «les Cinque Terre se composent d'une rangée de villages pluricentenaires situés sur le littoral accidenté de la Riviera italienne. Dans chacun des 5 villages, les maisons colorées et les vignobles s'accrochent à des terrasses escarpées. Les ports accueillent de nombreux bateaux de pêche et les trattorias proposent des spécialités de fruits de mer ainsi que la célèbre sauce de la région de la Ligurie, le pesto. Le sentier de randonnée à flanc de falaise du Sentiero Azzurro relie les villages entre eux et offre une vue panoramique sur la mer ». Mis à part les spécialités que nous ne goûterons pas, la description est conforme. Cet endroit, nous en avons étendu parler par tous les voyageurs et il vaut vraiment le détour. C'est magnifique, partout. On remarque bien aussi que toutes les photos que l'on a pu voir sont retouchées à outrance (ou juste à coté) ou alors ont étaient faites lorsque la peinture des maisons étaient neuve ! Nonobstant cet aparté, il est agréable de flâner dans chaque village, d'y sentir la mer et la quiétude et d'admirer son port. Nous apprendrons d'ailleurs qu'un train fait la liaison entre eux, excursion qui peut être faite sur plusieurs jours. Nous y avons passé deux jours en trouvant par hasard un parking sauvage en haut des « montagnes », où nous avons côtoyé deux français. Un voyageur intemporel à dreadlocks, profitant de la douceur du temps et de la tranquillité et un photographe sudiste.
Aller en Italie et ne pas aller à Pise nous semblait inconcevable. A cet endroit du récit, nous pouvons rassurer nos lecteurs : la tour de Pise penche toujours mais n'est pas encore tombée. Ouf ! Et même si on parle beaucoup de Pise grâce à sa tour, nous avons autant apprécié la ville, typiquement Italienne et qui nous a beaucoup rappelé Venise, et découvert que la tour n'était pas le seul magnifique monument de cette belle « Piazza di Duomo ». En Italie, nous n'avons pas abordé beaucoup d'Italiens car nous ne restions pas assez longtemps et dans des lieux trop fréquentés. Mais je me souviens tout de même de ces trois mamies octogénaires qui ont essayé de m'apprendre à me servir d'un parcmètre, le temps d'un échange très cordial et amusant.
Après Pise nous visions le lac de Garde. Dans nos choix de destinations, inutile de se demander ce qui les guide à chaque fois. Ça peut être un rien. Un nom sur la carte qu'on trouve joli, l'attrait d'un site, d'un lac, l'envie de prendre le temps ou au contraire d'avancer un peu plus vite. Certain choix ne s'explique même pas. Le lac de Garde … parce qu’on aime le nom, que ça a l'air beau et que nous voulons passer par les Dolomites. Donc c'est notre route, en admettant qu'on en ait une !
En passant, il y avait Maranello ! Tout le monde aura compris le nom prestigieux qui s'y rattache. L'arrêt devant l'usine et le musée Ferrari était obligatoire. Même si nous n'avons pas succombé à la visite de ce dernier, nous en avons pris plein les yeux avec les nombreuses officines de locations ou ces bolides côtoient les Lamborghinis. Rêves d'enfants aux yeux ébahis devant des jouets inaccessibles. Et c'est tant mieux.
Après une sympathique promenade sur la presqu'île de Sirmione, avec en fond de paysages des montagnes enneigées, nous avons longé le lac de Garde sur la longueur de sa rive ouest à travers ses nombreux tunnels et sa petite route qui le surplombe. Notre désir était ensuite de faire un tout petit passage en Autriche avant de rejoindre la Slovénie. De temps en temps nous avons du mal à trouver une endroit pour la nuit. Après avoir traversé quelques cols, nous nous sommes arrêtés dans une station de ski, non loin de la frontière Autrichienne, au milieu des Dolomites. Un grand parking de bord de route nous a tendu ses gravillons après qu'un parking d’hôtel/camping sans commodités nous ait repoussé avec ses vingt euros.
Cette petite mais inintéressante traversée de l'Italie nous avait pris une semaine. Le temps d'en avoir un aperçu sympathique, de se faire doubler par des automobilistes survoltés et de nous donner envie d'y revenir un peu plus longuement.

France – les retrouvailles - 25 janv au 03 fév 2020


L'étape suivante devait nous amener à Montpellier pour voir Cécile, en étude, qui ne pouvez se joindre à notre périple. Nous en profiterions aussi pour voir Teddy, un ami que je connais depuis l'épisode du forum des 406 coupés, c'est à dire depuis presque vingt ans. Mais que nous n'avons pas vu depuis six ans à cause de la distance.
Repartis de nuit, nous avons fait une halte au bord de l'étang de La Berre, dans le Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée. Ce n'est pas rien !
A Montpellier, nous avons fait le tour du centre à pied et j'en ai profité pour faire nettoyer mon appareil photo. Une ballade très agréable dans des ruelles aux vieilles maisons en pierre et une petite histoire avec Louis-croix-bâton-vé qui nous attendait sur la promenade du Peyroux. Grâce aux édits royaux de 1775 et 1779, la hauteur des constructions est limitée aux environs, offrant depuis le Peyrou des vues superbes jusqu'à l'horizon et notamment sur les majestueuses Pyrénées. Cécile étant toujours en étude, le temps passé avec elle fut un peu court.
Chez Teddy nous étions reçu comme nous l'attendions, avec énormément de gentillesse. Une fois de plus nous avons était obligés de dormir dans la chambre d'amis après une soirée plus qu'agréable. Le lendemain soir, nous avons aussi souper chez lui, non sans avoir été chercher Cécile, ce qui m'obligea à la raccompagner avec la Lotus Elise de Teddy. Le calvaire !! Teddy est quelqu'un de vraiment extraordinaire, sympathique au delà du possible à qui ses amis peuvent tout demander. On peut le voir tous les dix ans et toujours le retrouver pareil, aussi serein et dévoué.
Pour notre visite suivante, nous étions dans l'inconnu total ou presque. La magie (?) d'internet nous permet des fois de retrouver des membres de notre famille ou des amis que nous avions perdus de vue. Avec Luc, malgré notre patronyme commun, nous avons eu beau chercher des liens jusqu'à la dixième génération des aïeuls communs, que nenni, nous n'en trouvâmes point. Cependant, les réseaux ayant ce pouvoir moderne de créer des liens et d'arriver à laisser passer des bribes de sentiments, nous pensions que nous avions d'autres points communs. A commencer par la photo et sa composition. Habitant près de Vaison-la-romaine, nous lui avons donc rendu visite. Aussitôt, le courant est passé, aussi bien avec Luc qu'avec sa compagne, Laurence. Le lendemain, il nous amenait sur une fantastique ballade en montagne dans les Dentelles de Montmirail. Après un passage dans un goulot qui perce la montagne et ressort sur une falaise abrupte loin de me rassurer (j'ai d'ailleurs eu du mal à en sortir), nous nous retrouvions sur une mince plate-forme d'où la vue était magnifique. Nous avons grâce à lui et à Laurence visité quelques villages empierrés aux alentours, Nyons et Vaison-la-romaine pour les principaux, et sommes devenus accros au backgammon. Car en plus d'aimer, comme nous, les ballades en montagnes et les produits naturels, ils sont aussi très joueurs. Ce fut une rencontre extraordinaire, bien que française, ce qui tendrait à prouver que l'on n'a pas besoin de partir loin de chez soi pour rencontrer des gens fascinants.
Ceci ne clôturait pas nos visites dans la région où il semble que nous ayons quelques attaches. Nous n'avions pas vu Serge depuis la naissance de sa deuxième fille qui a maintenant 14 ans. Pour parfaire notre visite, nous lui avons fait la surprise de débarquer le samedi soir, sans le prévenir . Inutile de dire que lorsque nous annoncions notre nom à l'interphone l'émotion fut a son comble. C'est une chouette famille dans laquelle tout le monde est adorable. Nous avons eu la chance qu'ils soient disponibles et de passer un week-end extra. Nous avions, là aussi une chambre d'amis à laquelle il était impossible d'échapper et nous n'avons pas lutté !
Le lundi, tout le monde repartait travailler, et il nous fallait continuer notre voyage vers l'Italie. Le plus dur dans ce voyage n'est décidément pas de faire des rencontres mais de vivre aussi souvent des séparations de gens que nous aurions bien côtoyer plus longtemps et que nous quittons à chaque fois le cœur gros. Mais la vie continue et nous nous reverrons sûrement tous.

Espagne-Andorre-France – place à la deuxième invitée - 16 janvier au 24 janvier 2020


Notre prochaine invitée arrivant à Barcelone et ayant pris le temps de flâner, ce ne sont pas moins de sept cent kilomètres qui nous séparaient de l'aéroport de Barcelone. Et il nous restait deux jours pour y arriver. C'est donc assez rapidement que nous avons remonté la partie est de l'Espagne, tout en rencontrant de plus en plus de températures fraîches. Pour bien faire, la bouteille de gaz Marocaine arrivait à son terme nous coupant du chauffage tant apprécié et nous attendions Marjorie qui nous amenait un embout spécifique pour notre cube français. Les petits aléas de la vie en « camper-van ».  Heureusement, nous avions eu en cadeau, avant le départ, de formidables duvets qui prouvèrent toute leur utilité !
Les premiers cinq cent kilomètres avalés d'une traite, c'est dans un brouillard à couper au couteau (certains chercheront la vache!), que nous repartions vers Barcelone. Notre invitée amenait malencontreusement avec elle la tempête Gloria qui faisaient bien des ravages sur les cotes espagnoles. Certes cela donne un spectacle impressionnant mais ne favorise pas les visites.
Après un sympathique passage dans les montagnes de Monserrat et un crochet par son merveilleux monastère, nous avons quand même profité de quelques accalmies dans les terres pour visiter Lleida et son beau château et rencontrer un patron de restaurant qui nous a fait goûter tous ses plats ! Un régal comme on s'en doute.
Le retour de Marjorie étant prévu depuis Perpignan, nous en avons profité pour passer par l'Andorre et réaliser quelques emplettes, de premier nécessité évidement. L'accès était tout de même compliqué en raison de la tempête qui avait occasionné de volumineuses chutes de neige. Par contre ce fut un régal pour les yeux que toutes ces montagnes enneigées sous un soleil éclatant. Le passage vers la France passe par un long tunnel qui était quasiment désert et nous retrouvions beaucoup de neige à sa sortie, fermant l'accès au Pas-de-la-Case. La descente sur le versant français des Pyrénées se fit donc au ralenti. Mais quoi de mieux que de bivouaquer au pied des plus belles montagnes du monde ? Notre emploi du temps nous laissant une bonne marge puisque le bus de Marjorie repartait le soir, nous avons tout de même fait une incursion au Perthus où ces dames souhaitaient lécher quelques vitrines (!).
Et c'est ainsi que le soir, après quelques interrogations sur les disponibilités des bus, Marjorie pu rejoindre la capitale, après seulement une petite douzaine d'heures de voyage. De son passage à Paris, elle en a profité pour ramener une belle entorse à la cheville qui fut plâtrée dès le lendemain à Caen. Conclusion : les voyages déforment la jeunesse !

Espagne - Le désert de Tabernas - 11 janv au 15 janv 2020


A chaque nouvelle destination, nous essayons de ne pas nous faire d'idée préconçu. Malgré tout, venant du Sahara et entendant le mot désert, nous imaginions des étendues de sable immense. Notre arrivée dans la ville de Tabernas nous a plongé dans une ambiance de western ou deux lieux principaux sont destinés à ce genre. Fort Bravo est le plus grand des deux et l'entrée est payante. Demi-tour pour nous au vu du tarif. Et sans regret vu le sans-gène de ces gens qui déversent leurs eaux usées dans le ruisseau qui court le long du canyon, l'envahissant de belles algues vertes dignes d'un paysage français porcin. Déplorable.
Nous passerons trois jours à parcourir cette zone espagnole. Tout d'abord dans sa partie la plus accessible, à travers les canyons et les cultures puis dans la montagne en suivant une piste plus ou moins défoncée. A la base de celle-ci nous rencontrerons des allemands en bivouac qui nous font comprendre qu'on ne peut pas aller plus loin (!) et des français en mode stand-by profitant du soleil.

La piste de montagne de 50km se fera en deux jours et sera la partie la plus amusante. D'un coté nous avions une vue panoramique sur le désert de Tabernas et de l'autre sur la mer et les innombrables serres de la région de Malaga. Avec obligation de dormir au milieu de cette voie à la nuit tombée. Au moins, nous n'étions pas dérangés par les voisins ! Le dernier jour nous réservait une petite surprise. Au passage d'un col, nous apercevions un village que nous devions traverser pour rejoindre enfin l'asphalte. Un joli petit village aux murs blancs, baigné par un soleil torride à flanc de colline. Les rues faisaient la largeur du camion, rétroviseurs rabattus. Nous avons était interpellés par trois personnes : un jeune cadre qui nous a certifié que nous ne passerions jamais (mais il ne connaît pas Raoul), une mignonne petite mamie qui nous a demandait ce qu'on vendait (nous voilà vendeur ambulants) et un vieux monsieur qui nous a dit de revenir quand les arbres seraient en fleur pour la beauté du village.
Passé ce dernier petit épisode scabreux, nous trouvions un havre de paix que l'on nous avait conseillé depuis la France, au bord de la méditerranée. Et même si le temps était plutôt estival, la mer, elle, restait plutôt froide.

Espagne - Retour sur le continent Européen - 11 janvier au 15 janvier 2020


La première chose qui choque en revenant sur ce bon vieux continent, c'est la densité du trafic. L'impression d'avoir vécu dans un monde parallèle et zen pendant plus d'un mois s'impose à nous et nous étourdis. Des voitures partout qui nous doublent de tous les cotés sur des routes, certes en bon état, mais gigantesques. Comme il fait nuit et que nous voulons une bonne douche, nous cherchons un camping pour la nuit en sortant un peu d'Algésiras. Pas trop difficile à trouver dans cette région très touristique mais le prix nous laisse un goût amer. Nous avions de « mauvaises » habitudes !!
Avant d'entamer la remontée vers la France, étape obligée pour aller vers les pays de l'est, nous souhaitions visiter Gibraltar. C'est un gros rocher, certes, mais on voit bien qu'il y a une optimisation de l'endroit avec les nombreux immeubles qui bordent le coté accessible. Et nous aurons la surprise, en allant tout au bout, de voir un match de rugby, opposant les locaux à l'équipe de Malaga, tout en ayant une vue sur la cote marocaine.
Après une petite excursion à l’intérieur des terres Espagnoles dans un petit village en pierre encadrant un beau château, nous avons rejoins la cote méditerranéenne nommée à cet endroit « Costa del Sol ». Et du soleil nous n'en avons point manqué, stationnés en haut d'une falaise pendant trois jours à admirer passer les dauphins et les cervidés de tous poils. C'est là aussi que nous avons rencontré Bart et Sophie, deux belges Wallons, qui ont choisit une vie nomade dans leur fourgon aménagé. Qui dit Belges, dit bières, une des choses qui nous manquait (le plus?) au Maroc.
Passé la très jolie ville ancienne de Grenade sans visiter l'Alambra et Guadix et ses maisons troglodytes, nous nous sommes dirigés vers un des endroits que nous attendions le plus dans cette partie du monde: le désert de Tabernas.

Les derniers tours de roues au Maroc - 05 janvier au 10 janvier 2020


La remontée vers Rabat nous a fait traverser un Maroc très différent de celui dont nous avions l'habitude depuis quelques semaines. Plus de désert, de sable à perte de vue ou de hautes montagnes. Cette partie ouest est plutôt verte tout en restant relativement vallonnée.
L'arrivée à Rabat surprend par son côté grande ville européenne. Plus question de faire du stop, il y a de vrais arrêts de bus, plus de chevaux ou de charrettes dans la rue, tout les cyclomotoristes a un casque et les voitures sont récentes.
Grâce à Latifa, une amie d'un neveu, nous trouverons un parking près d'un hôpital militaire où stationner. Cette dernière fera preuve d'une hospitalité hors pair. Nous sommes reçus avec une multitude de cadeaux alimentaires et elle nous amènera à l'aéroport avec son véhicule, attendra Mathilde avec nous et nous ramènera. Vraiment très sympa.
Le lendemain, nous visiterons Rabat, son grand souk où nous mangerons du chameau, la vieille cité et la casbah des Ondoyas, dédales de petites ruelles escarpées aux murs aux pieds bleus.   
Le soir, nous étions invités chez Allal et Johanne, rencontrés à nos début dans le pays,  et « obligés » de dormir chez eux. Que dire de cette réception, si ce n'est que nous avons été reçus comme des rois par des gens charmants et intéressants.
Le lendemain nous repartions vers le sud afin de faire visiter le Maroc à notre « invitée ». Grand souk, petits villages où nous étions les seuls européens, tajines à gogos et pistes de petite montagne étaient au programme. C'est dans un tout petit village sur une de ces fameuses route/piste que nous nous sommes arrêtés dans le but de distribuer les cahiers, stylos et carnets amenés de France. A l'école, il aurait fallut faire des semaines de démarches pour ce don. Par contre à la crèche/maternelle, nous avons reçu un accueil des plus chaleureux. Une belle rencontre avec les enfants, les « maîtresses »  et les mamans. Nous sommes repartis avec de nombreux cadeaux locaux après un thé et des gâteaux. Au passage nous avons aussi croisé un couple de jeunes cyclistes sur les routes pour un mois.
Le départ de Mathilde étant prévu à Tanger, la remontée fut assez rapide.  Après une nuit sur un parking infestés de camping-caristes retraités, nous la déposons à l'aéroport pour un retour saine et sauve. Et pour cause, elle n'avait pas bu une seule fois dans une flaque d'eau !!
Pour notre part nous pensions rester une ou deux journées de plus, mais de fil en aiguille nous nous sommes retrouvés rapidement à Ceuta, puis dans le bateau pour un retour en Europe.
Le Maroc c'était fini pour cette fois ci et c'est un peu le cœur gros que nous avons franchit la frontière malgré l'heure passée à déballer tout le camion pour ces messieurs les douaniers. Nous comptons bien y revenir.

Maroc, dans les gorges - 27 déc au 4 janv 2020


Inutile de s'étendre sur les réparations à Zagora qui se passèrent comme de coutume. Devant l'impossibilité de se procurer des lames neuves, Ali nous en a façonnées de nouvelles ! La débrouillardise marocaine !
Notre route continuait ensuite un peu plus haut en passant par les gorges de Todra et une piste dans la montagne rejoignant les gorges de Dades. Nous avons une fois de plus croisé la neige. Mais surtout des familles berbères vivants dans ces lieux austères, parfois dans des grottes avec pour seule porte une bâche. La piste montait à 2500 m et il fallait souvent suivre le lit d'un oued desséché. Un régal !
C'est à l'approche de Ouarzazate que nous avons trouvé notre halte adéquate (comme Sheila) pour un sympathique réveillon du 31 décembre. Entrecôte, Saint-Emilion grand cru et gâteau surprise au menu.
Après Ouarzazate et un arrêt éclair (et bière), Marrakech nous attendait. Comme d'habitude, sans passer par la route la plus courte, mais plutôt la plus « jolie ». Gorges, montagnes et travaux pimentait ce transit.
La première chose marquante en arrivant à Marrakech revient aux cyclomotoristes ou motards qui ont tous un casque ! La deuxième est la densité de la circulation et sa diversité. Les automobiles doivent côtoyer de nombreux scooters mais aussi quantité de charrettes attelées à des ânes ou des chevaux. Chaque démarrages à un feu vert est un véritable sport ! Grâce  aux rencontres entre voyageurs, nous avons un parking en vue pour la nuit, à deux pas du centre-ville. Seuls le soir, nous étions entourés le matin par une trentaine de camping-cars espagnols !
Que dire de la ville, si ce n'est qu'elle nous a laissé un souvenir amer. Entre la grande place où tous les marocains essayent de rabattre les touristes, car y prendre une photo de serpent est payante et la décharge à ciel ouvert en plein centre des quartiers des tanneurs, nous n'avons pas été charmés.
Nous avons largement préféré notre arrêt dans un petit village où un énorme souk nous a rassasié en poissons frits. Ici, point de tourisme, mais de l'authenticité.  Puis de nouveau dans les montagnes, nous avons repris vers les grandes cascades d'Ouzgoud, un endroit assez vaste et bucolique, même si la couleur de l'eau, marron, probablement due à des travaux en cours, nous a caché une partie de sa splendeur.
La suite nous poussera vers Rabat afin d'y accueillir une invitée pressée de s'abreuver dans les flaques d'eau!

Maroc, de Sidi-Ifni à Zagora (épisode 2) - 20 décembre au 27 décembre 2019


La première chose que nous remarquons, quelques centaines de mètres avant la ville de Sidi Ifni, c'est l'immense décharge à ciel ouvert à côté de laquelle il est impossible de passer sans s'occulter les narines. Une fois entrés dans la ville nous «  tombons » sur un gigantesque marché. Intéressés par les légumes nous n'échappons pas à l’infatigable gilet jaune qui « gère » le parking. Enfin surtout son porte monnaie. Nous n'avons jamais vu autant de touristes étrangers au même endroit. Nous en avons l'explication lorsque nous sortons de la ville vers le nord. Deux où trois campings sont regroupés là et sont remplis de camping-car. Le terrain de pétanque est lui aussi saturé!
Quelques kilomètres plus loin nous avons retrouvons une autre famille en voyage en 4x4 avec tente de toit. Ils ont 3 enfants . C'est toujours un plaisir d'échanger sur le voyage avec d'autre voyageurs car cela permet de partager de nombreux « tuyaux « .
Puis nous prenons à nouveau une piste pour dormir dans les dunes en haut des falaises avant de visiter Aglou et ses maisons troglodytes et de rejoindre Tiznit. Cette ville est encore plus encombrée de camping-cars et si nous y avons mis les roues c'est parce qu'on nous à donné l'adresse d'un professionnel de la réfection de sièges. Nos housses commençant à se déchirer , nous en avions vraiment besoin ! Quelques négociations pécuniaires et considérations de délai plus tard, nous repartons vers Tafraout en passant par les gorges d'Ait Mansour où une magnifique et gigantesque palmeraie nous attend pour la nuit . Moyennant finance évidemment !
A Tafraout il y a une chose ultime à voir : les rochers peints. En les voyant, nous ne comprenons pas ce qui est passé par la tête de cet artiste belge qui a balancé des tonnes (19 au total) de peinture sur de malheureux et gigantesques rochers massacrant un paysage sublime digne des plus grands films, polluant ainsi une partie du désert. Et pourquoi cela a-t-il  été permis ? Cela nous reste obscur !
Nos roues nous menèrent ensuite à Taroudant et ses deux médinas, où nous avons aimé nous « perdre » dans l'ancienne.
Ce fut à cette période là que je me penchai sous le camion pour chercher pourquoi il penchait de mon côté. Ayant évacué la question du surpoids personnel du chauffeur, il s'avérait qu'un problème mécanique semblait pouvoir en être la cause. En effet, je m’aperçus qu'une des lames de suspension à l'avant du camion était cassée. Malgré de nombreuses recherches, une seule solution s'offrait à nous : rejoindre Zagora et le garage de Ali. Ce que nous fîmes . Mais il nous fallut d'abord retourner chercher nos sièges 150 km plus bas , avant d'entamer 500 km de périples vers Zagora, soit traverser le Maroc dans presque toute sa largeur. Autant dire que ce ne fut pas de tout repos. Surtout que rouler de nuit au Maroc, en plus en traversant Agadir, est une aventure en soi. La banlieue d'Agadir est un embouteillage de voitures surchargées et les routes qui en ressortent sont peuplées de gens à pied, en vélo, ou en mobylette, évoluant dans le noir  sans signes extérieurs visible quand ce n'est pas derrière une charrette attelée à un âne qu'il faut freiner d'urgence ou faire un évitement. Usant !
Heureusement, Ali était au bout de cette peine pour la réparation miracle. Et trois jours plus tard l'aventure pouvait continuer sous de meilleures hospices !

 Maroc, cap à l'ouest - 17 déc au 20 déc 2019


Les quelques 600 km suivant nous ont amenés au bord de l'océan. En longeant le désert par la route cette fois. Long ruban rectiligne quasi sans saveur, si ce n'est la tempête de sable qui nous à obligée à bivouaquer dans une miteuse station service à l'abri d'un mur. A noter aussi les deux femmes que nous avons pris en stop pendant 50km pour les déposer à Guelmim. Notre arrivée au bord de la mer avait pour but de longer la falaise par des pistes que nous ne trouverons pas.
A Tan-Tan, à cause d'un bruit dans les freins, nous rencontrerons le seul mécanicien pour qui Azrou est synonymes de truites ! Photos à l'appui, d'un vivier où on peu pécher à l'épuisette. Il ne devait d'ailleurs avoir d'yeux que pour elles car il n'a pas trouvé la panne, qui comme nous le verrons plus tard  n'était pas bénigne .
De là, nous avons rejoint le Cap Dra, qui comme son nom l'indique (!) est l'embouchure de l'oued Dra. Une piste montante de cailloux assez ardues amène sur un plateau quasi désertique en bord de mer. Nous passerons dans un village de cabanes de pécheurs, qui lancent leurs lignes du haut des 80m de falaises avant de bivouaquer le long de belles dunes de sable.
Jusqu'à Sidi Ifni, première ville chargée de touristes en « frigos » depuis le sud, nous aurons tout type de piste et un essai de raccourci infructueux. Nous rencontrerons des canadiens en vacances en train de bronzer dans les dunes après avoir été admirés (?) par un troupeau de chameaux. Nous avons eu à franchir quelques rochers, franchir un ou deux gués, passer un oued sans compter les montées ou descentes infernales (ou presque!).
L'arrivée à Sidi Ifni se fait par un beau ruban de bitume inattendu et nous amènera vers une autre face du Maroc.

Dans le sable du désert - 13 déc au 16 déc 2019


Nous arrivions à Zagora pour deux raisons. Tout d'abord parce que c'était le terminus de la piste. Ensuite parce que je devait de l'argent à Mohamed et que je devais le laisser en garde chez Ali. Mais qui est ce personnage, connu dans tout le Maroc ? Ce n'est pas un mécanicien mais LE mécanicien chez qui tout aventurier passe un jour avec son 4X4. Car devant chez kui on ne voit que ça et sous toutes leurs formes. Ayant trouvé Ali, je lui laissais l'enveloppe pour Mohamed et lui demandais de faire la vidange du camion. Nous sommes repartis trois jours plus tard après avoir ajouté des lames de ressort à l'arrière, changés les plaquettes arrière qui sont arrivées par taxi de Ouarzazate et réparés les marches pied. Rien que ça ! Il faut dire aussi que chez Ali, on finit toujours par être un peu comme chez soi. Petit déjeuner avec les employés le matin, sandwiches au thon le midi, poulet grillé et frites à 14h où couscous si c'est vendredi, sans compter le thé à profusion servit dans le verre du voisin qui le tient de la voisine. On a la clé pour les toilettes, le tajine du soir à 20 dirhams et la blanchisserie en face. Du coup les rencontres se succèdent. Un jour nous discutons avec des hollandais dans un camion plus gros que le notre, le lendemain avec des australiens à moto qui partent pour l'Afrique du sud, un français de cinquante ans à la retraite et qui parcours toutes les pistes du Maroc en 4X4, un suisse, des allemands, d'autres suisses et on finit par ne plus savoir d'où viennent tous ces gens !
L'épisode mécanique terminé nous sommes partis pour une des pistes qui nous à le plus marquée et qui passe par les dunes de Chégaga. De vraies dunes en plein désert au milieu de vrai sable. Dormir au milieu de cet endroit magique, y admirer le coucher et le lever du soleil, a été un des moments les plus merveilleux. En repartant nous réussiront à nous enliser le long d'un oued puis à traverser un lac à sec en roulant à 100 km/h, avant de foncer à fond de première dans un marécage et de rejoindre Foum Zguid par un chemin empierré.
Nos premières pistes dans le désert nous ont permis de parcourir 300 km sur quatre jours en vivant une aventure extraordinaire, et en nous émerveillant devant des paysages sublimes. Nous étions près, tels de vieux loups de mer, à affronter toutes les pistes du monde !

Maroc, les premières pistes - 10 déc au 12 déc 2019


Dès qu'on parle de désert au Maroc, le même nom revient : Merzouga. C'est pourtant un tout petit village mais il a la particularité d'être à l'entrée de plusieurs pistes du désert. Dès qu'on parle désert, on pense dune et sable fin. Tant que ces deux critères ne sont pas réunis, certains esprits obtus ne considèrent pas les zones non peuplées comme étant désertiques. Une vulgaire plaine caillouteuse même traversée d'une route de terre ne les convainc pas !
Arrivés à Merzouga de bon matin, nous sommes assaillis par les guides. Qui a son cousin qui peut nous amener dans les dunes, qui a les plus beaux endroits à nous faire visiter, qui connaît les meilleures pistes. Nous nous échappons donc rapidement muni d'un sticker souvenir mal collé sur la porte.
La route ne s’arrête d'ailleurs pas là. Elle rebrousse chemin pour rejoindre Zagora, pourtant plus au sud, en 350 km dans son plus beau bitume ou se permet une petite bande d'asphalte plus au sud jusqu'à Taouz, vraie porte du sable. Souhaitant tâter des pistes, nous avons donc pris la deuxième solution.
    C'est à l'entrée du tout petit village que nous avons rencontré Mohamed sur sa moto. Nous étions plein de doutes sur les chemins à suivre, il avait toutes les réponses. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés chez lui devant un thé. Assez classique jusque là. Le but était qu'il nous indique sur sa carte du Maroc édition Michelin, la « meilleure », les endroits ou passer. D'explications en explications, de conseils en recommandations, nous sommes repartis avec une carte qui nous faisait défaut et un guide que nous n'avons plus qu'à suivre. Après avoir tracté son 4x4 pour le démarrer. Ancien nomade, Mohamed a su nous amener à travers un oued de 5 km dans lequel nous aurions bien galéré tout seul. Surtout après nous être enlisés dans la première « micro-dune » venue.  
Une cinquantaine de kilomètres plus moins, après un bivouac dans une auberge en plein désert, nous avions décidé de continuer seul, forts de notre apprentissage. Et nous devons reconnaître que nous devons beaucoup à ce professeur.  
Naviguer dans le désert, c'est d'abord choisir, entre plusieurs traces, celle qui se rapproche le plus de notre cap. C'est maintenir une certaine vitesse dans le sable meuble, mais ne pas aller trop vite pour ne pas glisser ou sauter sur les bosses. Mais c'est aussi découvrir de magnifiques paysages,étendues de sable, dunes, oueds encombrés de tamaris, arbres esseulés au milieu d'une zone sèche, etc... voir des troupeaux de chèvres ou de dromadaires au milieu d'une piste.
Nous y prendrons goût avec volupté. Se sentir seuls et maître de son destin, choisir sa voie, s’arrêter sous un arbre pour une heure ou pour cent ans, autant de sensations que de kilomètres parcourus. En un mot : nous sommes accros.
Dans la deuxième partie de cette piste, nous avons rejoins Zagora sur des pistes plutôt caillouteuses. Pas les plus sympas, surtout quand elles sont accompagnées de « tôle ondulée ». Nous avons longé de petites montagnes et fini sur un bout de route insipide.
A Zagora, la suite de l'aventure nous attendait, palpitante, mais nous ne le savions pas encore !

En route pour le désert - 29 nov au 09 déc 2019


C'est grâce aux indications de Séverine que nous faisons une très belle rando : Akchour et ses cascades se trouvent un peu au Nord de Chefchaouen. C'est aussi là que nous passerons notre deuxième nuit sur un parking payant ... comme partout. Même si les prix sont dérisoires ramenés en euros, nous n'avons pas l'intention d’être tout le temps  un porte monnaie sur pattes. Et pourtant  nous aurons souvent ce sentiment. En tous cas, nous avons fait une très belle promenade de cinq heures aller-retour pour voir de magnifiques cascades en traversant un sublime paysage. Sans oublier que nous avons croisé une petite famille de singes plutôt sauvages et craintifs. C'est aussi là que nous rencontrerons Allal et Johanne à qui nous avons conseillé de ne pas rebrousser chemin, le but étant proche. Après cinq minutes et un échange de coordonnées, nous sommes invités à passer les voir à Rabat. Affaire à suivre...
Le troisième soir, rassurez vous, je ne vais pas énumérer tous les arrêts, nous avons pris la direction du nord-est. La fatigue ajoutée à la tension nous a un peu plombé le moral. A force d’être harcelé pour acheter de quoi fumer par des piétons, mais aussi par des automobilistes aventureux, nous avons faillit reprendre la direction de Ceuta et le bateau du retour. Finalement, nous avons changé de direction pour amorcer une descente plein sud. Sage décision, puisque nous avons adoré ce pays et la plupart de ses habitants.
Nos roues se sont donc orientées vers Fes et son souk labyrinthique. Là nous avons commencé à prendre la mesure du Maroc et de ses habitants, abordant avec plus de sérénité le moyen-atlas.
A Azrou, nous avons à nouveau fait une halte dans un camping où Séverine nous à rejoint. Malheureusement, Magali étant malade et la pluie tombant assez drue, nous y sommes restés deux jours. Le temps de faire un tour en ville avec la jeune gardienne du camping et ses passagères. Ici le co-voiturage ou stop ou taxi, c'est selon, est de rigueur. A moins que ce ne soit plus simplement l'entraide.
Une fois remise, nous enchaînerons les balades avec notre nouvelle amie. Et rencontrerons à nouveau une ribambelle de singes dans la forêt de cèdres. A coté des balades, nous suivons des pistes de montagne dans la neige, des pistes coupées par un lac qu'il faut contourner par les rochers, nous vivrons des journées pluvieuses, puis ensoleillées avec des matins froids du à l'altitude. Jusqu'à ce qu'on se retrouve bloqués au fond d'un petit village sur une fin de piste qui n'existe pas. Mais c'est comme ça qu'on rencontre des gens sympas chez qui on va manger et passer la nuit.
Repartis seuls par une piste de montagne bien boueuse, nous redescendrons aux porte du désert à Merzouga. Sans oublier en passant de visiter de belles gorges qui nous permettrons de trouver un coin pour ranger le camion, occasionnant une autre rencontre sympathique mais éphémère avec un jeune buveur de thé venu discuter pour agrémenter son dimanche.
Et nous n’oublierons pas Saïd , chez qui nous nous sommes arrêtés acheter des dattes et qui nous a fait visiter son jardin, une mini palmeraie, avec qui nous avons partagé des grenades.
Tout le long de cette route vers le sud, nous avons découvert petit à petit les contreforts de l'atlas et nos première oasis. Un régal des yeux à chaque instant avant de partir encore plus vers l'inconnu : le désert de sable.

Premiers pas au Maroc - 27 nov au 28 nov 2019


Premier pas au Maroc hier matin après avoir passé deux heures à la frontière. Organisation à revoir ! On arrive de Ceuta, l'enclave espagnole pour passer la frontière en roulant sur une file de voitures. Puis cela se sépare en deux files. Alors que nous pensions que cela accélérait les choses, il faut se remettre sur une seule file . Résultat, ceux qui sont arrivés en dernier prennent la deuxième file et font tout pour passer en premier. C'est épique !
A la douane, nous sommes pris en charge par un monsieur en civil. Je me dis: « tiens, ça doit être un chef ! ». Il m'accompagne partout. «  Vous faites les passeports là, la carte grise là... », ça m'intrigue ( comme dirait quelqu'un que je connais bien) . Au guichet des passeports, le jeune policier est « presque rapide ». Puis son PC plante . Enfin tous les PC et tout le système. Une petite demi-heure plus tard c'est le tour de la carte grise d'être répertoriée. Beaucoup plus rapide avec en plus des conseils pour la pêche. C'est ensuite le tour du camion. On me fait ouvrir tous les placards, coffres et malle . En fait ils regardent si on a pas d'armes. C'est plutôt rapide. Total deux heures, ça pourrait être pire.
Pour notre première fois au Maroc nous serons ébahis par tout .
Déjà à la frontière des centaines de personnes se présentent et sont refoulées. Apparemment, ils essayent de passer de la contrebande légère mais le roi du Maroc ne veux plus de ce trafic. C'est un ballet interminable de marocains qui ne font que passer devant les grilles et repartir .
Dès que nous sortons, nous voyons des dizaines de voitures et surtout taxis  garés à attendre. La quantité est vraiment impressionnante. Puis nous allons à Tétouan en longeant le bord de mer. C'est comme une grande avenue très propre et très belle avec des lampadaires tout le long et de très belles maisons. Notre arrêt pour le repas se fera d'ailleurs au bord d'une marina remplie de très beaux yachts.
Avant de rejoindre la ville, nous tentons de trouver un endroit paisible près d'un lac. Nous prenons donc une piste sur plusieurs kilomètres sans jamais vraiment approcher le lac. Par contre nous découvrons une autre particularité du pays. Des tas d'immondices partout. Des déchets partout. Décharges sauvages à gogo ou bas côtés  remplis de plastiques, bouteilles ou sacs, et tout ce que l'on peut jeter. C'est vraiment une grosse surprise désagréable. Nous irons donc jusqu'à Tétouan sans nous arrêter. Il n'est pas rare, non plus, de croiser de nombreux chiens errants apeurés .
En ville nous ferons l'expérience de notre premier guide « gratuit ». Malgré ses tentatives, nous n'avons pas payé le parking, ni acheté de tapis. Grâce à lui, nous avons visité la médina. On peut dire qu'il nous à initié au souk ; nous avons appris beaucoup de choses et cela nous a servi pour la suite.
Sur les conseils de Mohamed, nous voilà partis à Chefchaouen à la recherche d'un camping. Le temps de s'imprégner du pays et arrivant de nuit, nous voulons assurer. Les débuts dans le nord qui s'appelle le Rif, sont difficiles. Nous avons traversé de nombreux petits villages avec des gens qui marchent partout. Quand on dit partout … sauf sur les trottoirs, quand ils existent. Nous sommes impressionnés par le nombre de personnes à pied. Et pas seulement en ville mais tout le long de la route. Nous apprendrons qu'en fait, ils vendent de la drogue et que nous sommes sur la bande de culture qui prend tout le nord-est.
Malgré tout, nous visiterons Chefchaouen, seuls, sans croiser beaucoup de touristes, sauf dans la zone centrale de la médina où le bus a déposé des chinois « selfieurs ». Un très bel endroit ou nous commençons à sortir des sentiers tous tracés et nous promenons seuls dans des ruelles étroites.
Dans le camping qui en France serait déclaré insalubre, nous rencontrons Séverine, une jeune française, grâce à qui nous aurons une douche chaude. Le luxe quand on voyage !! Une petite soirée avec elle nous permettra de sympathiser avant son départ le lendemain. Nous la retrouverons plus loin, lorsque nos routes se croiseront.

En passant par l'Andalousie - 23 nov au 26 nov 2019


Dès notre entrée en Espagne nous sentons une nette différence de comportement. Les portugais sont très gentils mais assez discrets. Le premier village que nous abordons est animé par des démonstrations de mules tirant des chariots dans la terre labourée.  Une occupation comme une autre qui réunit beaucoup de monde.
Ici c'est l'Andalousie, royaume des taureaux. Au moins de leur effigie, un peu partout et des troupeaux immenses. Et c'est plutôt désertique, la route enchaînant les lignes droites.
Pour nous c'est un passage obligé pour rejoindre le Maroc par Algeciras .
Nous garderons surtout un énorme souvenir de Séville, une ville à l'architecture très ouverte où nous avons visité l'Alcazar. Les jardins sont immenses et variés, très beaux et nous en ferons le tour, Magali y laissant même une cheville.
Au Portugal nous avions des routes étroites où le goudron se faisait rare, où les pavés meublaient les rues des villages, ici nous suivions un fleuve sur quelques dizaines de kilomètres sur une piste large mais terriblement défoncée avant de tomber nez à nez avec une impeccable table de pique nique.
Une dernière visite sur l’île de Cadiz , au demeurant magnifique, un dernier pique nique sur la plage sous un soleil à 25° et nous avons rejoins notre port de départ pour le Maroc. C'est la première fois pour tous les deux que nous allons sortir d'Europe. Notre choix de traversée nous dirigera vers Ceuta, enclave espagnole, plutôt que Tanger sur les conseils d'un jeune couple rencontré au milieu d'une forêt espagnole en pleine nuit. Et ils aimaient le rhum !

Portugal sud - 18 nov au 22 nov 2019


L'océan c'est beau, on aime ! Le Cap Saint-Vincent, c'est magnifique. Un beau soleil couchant nous fait le plaisir d’illuminer une mer turquoise léchant de belles falaises abruptes.
Au sud nous avons croisé beaucoup de touristes de toutes nationalités. Discuté avec des portugais intrigués par notre camion, rencontré des français en panne en pleine forêt et un marchand de pain bio français lui aussi.
Les paysages sont vraiment magnifiques, mais on sent qu'on est dans une autre partie du pays où les maisons sont devenues des villas et les rues des avenues rutilantes. L'ambiance sent les gros billets et nous dénotons plutôt dans certains coins golfiques (dans les prés!).
Pour notre dernier jour au Portugal, nous avons décidé de remonter le long du Guadiana, fleuve qui sépare le pays de l'Espagne. Notre repos d'une journée se passera à Alcoutim, village qui partageait autrefois le port avec son vis-à-vis espagnol Sanlucar-de-Guadiana. Un bac « piétons » relie toujours les deux bourgades. Nous y coulerons quelques heures heureuses à taquiner le gardons près d'une petite plage de sable blanc, bercé la nuit par les aboiements de nos « amis » à quatre pattes. Les nuits sans eux ont été bien rares.

En route vers l'est du Portugal - 13 nov au 17 nov 2019


Evora, Estremoz, Elvas. Notre échappée vers l'est nous  emmènera à travers plusieurs villes et villages complètement différents de ce que nous avons pu voir jusque là. Dans chaque ville souvent des remparts, un château et des villes blanches aux soubassements peints en bleus. Le soleil donne un ton  particulier et une ambiance éthérée dans chaque ruelle.
Las des châteaux, nous sommes descendus à travers l'Atlenjo, région toujours parsemée de villages sobres mais colorés, où le bleu jongle avec l'ocre, et quasi désertique. Pour les portugais cette région est synonyme de sécheresse. Dans chaque village des orangers et clémentiniers sont plantés au bord de voie et, renseignements pris, en libre service. Nous en ferons un stock assez important. Devant les portes des maisons, des bouteilles d'eau barrent l'entrée. Elles servent à éloigner les mouches!
Tout le long de notre route, les oliviers se succèdent à perte de vue, laissant seulement pour un temps la place aux chênes lièges. Des champs impressionnants de ces arbres aux troncs «écorcés» disputent la place aux milliers(ards) d'oliviers.
Répondant à nouveau à l'appel de la mer nous mettrons le cap sur Saint Vincent.

L'ouest du Portugal de Porto à Lisbonne - 3 nov au 12 nov 2019


La fin de nos explorations dans le nord du Portugal nous amènera sur la côte atlantique. Petit à petit, la circulation s'intensifie, les vendeurs de voitures refont leur apparition et nous recommençons à croiser quelques touristes. Les murs des maisons, jusque là en pierres se couvrent de faïence avec parfois des nuances qui nous étonnent. Nous suivons la côte en direction de Porto .
A Porto, nous choisirons de stationner dans un camping. Par soucis de sécurité et de facilité de parking. Depuis le camping, nous avons pris un bus et forcément, pas le bon! Qu'importe nous ne sommes pas pressés. Et pour changer depuis quelques temps il pleut. Les rues de Porto sont très pentues et nos premières impressions ne sont pas extraordinaires. La pluie y est sûrement pour quelque chose, jusqu'à ce que nous descendions le long du fleuve où la vue est splendide .
En longeant la côte, au demeurant très belle, nous rejoignons Nazaré. Notre intention est de pouvoir admirer les gigantesques vagues des surfeurs. Nous n'aurons pas cette chance mais quand même celle de profiter du vent qui emmena ma casquette vers d'autres lieux et le coupe-vent de Magali itou! A Nazaré, nous avons pêché parmi les portugais et malgré leur aide, sommes repartis bredouille . Nous avons aussi mangé des maquereaux séchés sur le sable et bu les Guiness les plus chères  d'Europe!
Parmi les endroits qui nous ont marqués, nous mettrons le palais de Sintra au même plan que Rio de Onor. Si nous avons été enchantés par l'authenticité de cette dernière, nous serons subjugué par celui-ci. Une impression de «mille et une nuit» nous imprégnera, la diversité et les couleurs nous ravirons .
Nous n'en dirons pas autant de Lisbonne qui nous laissera sur notre faim. Nous n'avons jamais eu l'impression d'être dans une capitale. Reproduisant notre conduite de Porto, nous nous sommes garés dans un camping. Un bus puis un bateau nous ont permis de traverser de Trafaria à Belem. En grands randonneurs émérites(!), nous avons tout visité à pied  Belem, le tour de Lisbonne, retour à Bélem pour 25km de marche. Confiants dans le soleil du matin, nous ne nous sommes pas encombrés de parapluie ou de kways. C'est ainsi que nous avons parcouru les six derniers kilomètres pour rejoindre notre embarcadère du soir sous une douce et fine pluie!
La suite de notre parcours, totalement imprévu, était censé  nous conduire vers le sud . Mais après réflexions et moults breuvages celtiques, nous décidâmes de nous évader plein est . Pour notre plus grand plaisir .

Le Nord du Portugal - 27 oct au 2 nov 2019


Nous avons quitté nos hôtes fermiers après les avoir aidés à installer leur stand au marché bio de Gouveia .
Direction le nord du Portugal . Toujours en se promenant, toujours sur un rythme tranquille. Dès que nous trouvons un lac sympa, nous n'hésitons pas à sortir les cannes à pêche et à prolonger l’arrêt. Les petits villages sont toujours pavés et quasiment désert. On y retrouve inévitablement quelques  anciens sous l'arbre de la place du village qui passent leurs journées à discuter. Et toujours il y a un bar qui vend de tout. Des habits, de la nourriture (sardines séchées par ex.), du pain, de l’épicerie ... Tous ceux où nous prendrons un café, inexorablement accompagné d'un « pasteis de nata » , nous laisserons le même goût d'authenticité, la barrière de la langue augmentant ce sentiment. Une de nos plus charmante découverte étant le vieux téléviseur cathodique transformé en aquarium avec de vrais poissons rouges .
Et toujours, dans tout le pays, nous croiserons ces pick-ups aux plateaux en bois et des chiens errants qui perturbent nos nuits . Je me souviendrai aussi particulièrement du goût d'une olive noire prise directement à l'arbre .
La traversée de la vallée du Douro, le grand fleuve portugais, nous ravira par sa beauté. Les vignes et les oliviers se succèdent à perte de vue sur les flancs des petites montagnes. Un spectacle grandiose surtout quand le soleil est de la partie.
Le village de Rio De Onor est sans conteste celui qui nous touchera le plus. Il ressemble à tout ce qu'on peut imaginer comme village de montagne « vintage ». Les anciens sont les rois des pavés. Les volailles nous reçoivent dans les rues particulièrement étroites où leur propriétaire octogénaire fend ses bûches avec adresse. Nous sommes dans le parc de Montézinho. Une rando d'une  vingtaine de kilomètres nous permettra de rencontrer un berger qui nourrit ses chiens en liberté, lesquels sont de la taille d'un petit veau. Nous remercions le ciel et la terre de ne pas les avoir croisés seuls dans la montagne.
Nous passerons aussi à Montézinho le village, après avoir parcouru des routes très pentues et étroites. Le repas d'anniversaire se fera ici, dans le seul restaurant ouvert . Mais quel festin!
Nous avons beaucoup aimé cette région même si au bout d'une semaine nous avons commencé à nous «lacets» des routes tortueuses de montagne et de la pluie qui nous a trop souvent accompagnés .

La ferme au naturel - 20 au 27 oct 2019


Aujourd'hui, il pleut sans discontinuer. Hier, nous avions du soleil. Avant-hier, j'étais malade. Cela résume le début de semaine à la ferme de Gonçalo et Rita.
Pour cette première semaine au Portugal, nous avons choisi de travailler dans une «natural farm » au cœur du pays par l'intermédiaire du site « helpx ». Le principe est simple : 5 h de travail par jour en échange du logement et de la nourriture. Ça permet, entre autre, à beaucoup de personnes de venir apprendre à cultiver de façon raisonnée. En plus des échanges internationaux. Nous avons côtoyé un couple d'israéliens qui désirent s'établir au Portugal pour faire du « food forest », un allemand qui est venu travailler une seule journée en échange d’œufs et de légumes et deux américaines (!!!!) venus apprendre le métier lors de leur tour d’Europe. Autant dire que cette semaine a été enrichissante à tous points de vue.  
Par ferme, on pense aussitôt à de grandes bâtisses en pierre autour d'une grande cour boueuse ou gravillonnée, suivant les moyens ou la saison. On voit tout de suite une étable et une bergerie où le foin abonde, un poulailler savamment grillagé équipé d'un perchoir à faire pâlir un perroquet et une maison ou cabane d’hôte accueillante où nous pouvons nous revigorer sous une douche bienfaitrice après de dures journées de labeur. Dans nos meilleurs rêves, nous assistions ou participions même à la traite des animaux, hors des gallinacées, canidés ou félins pour lesquels nous envisagions plutôt force nourriture. L'odeur du fumier me hantait déjà les narines . Nous n'avons pas été déçus. Nous voulions de l'extraordinaire, entendons seulement par là qui sort de l'ordinaire, nous en avons eu .
Anciens professeurs dans la culture de nos si précieux légumes, Gonçalo et Rita se sont installés ici , à coté de Figueiro Da Serra, en pleine montagne, pour y construire leur ferme. Ceci après trois ans à apprendre le métier sur le tas dans d'autres lieux .
Venons en à la ferme elle même . A quoi ressemble t-elle ? C'est une « natural farm », c'est à dire que tout est mis en œuvre pour être le plus naturel possible . Compostage évidemment, aucune utilisation de produits chimiques et recyclage maximum. Les légumes, une fois plantés ou semés, sont recouverts de compost sablonneux puis de fougères séchées . Plusieurs sortes de légumes peuvent se retrouver sur une même bande, leur interaction ayant été étudiée . L'eau est acheminée de la rivière et cours dans des rigoles ou est distribuée par des jets en tourniquets . Le moindre besoin en électricité est issu de panneaux solaires . Comme par exemple la clôture pour les animaux .
 Nous trouvons ici une dizaine de moutons, une chèvre un cheval des poules et un coq .
Jusque là tout paraît à peu près classique . Nous sommes arrivés par un chemin « dirty » comme nous l'avait annoncé Gonçalo qui après un petit pont nous a donné accès à notre « spot » pour la semaine, près d'une maison en ruine dont subsistent quatre reste de murs . Continuant à pied pour les cinq cent mètres suivant, nous sommes arrivés près de trois petites yourtes . C'est dans l'une d'elle que se tient la cuisine des propriétaires, accolée à celle qui leur sert de chambre, ainsi qu'à leur petite fille de deux ans, Dana . La troisième yourte est en fait une serre et est séparée des deux autres par une table type « aire de pique nique » protégée de la pluie par des bâches . Ici la bâche est reine . Elle sert souvent de toit, de clôture, pour le transport des fougères, etc... Les « HelpX-men and woman » sont logés dans une caravane recouverte de bois, un peu plus loin, soit près des enclos diurnes des animaux . Lors de la visite, nous apprécierons les toilettes sèches par une vue imprenable sans porte, la douche assez rudimentaire qui, rappelons le , doit tout aux panneaux solaires, ainsi que l'évier extérieur au dessus duquel sont accrochées des poêles impeccables, vous pouvez faire confiance à Emma, la chienne, ou aux trois chats .
Les travaux sont simples et sûrement plus harassants l'été ou au printemps. Désherber  quatre plates bandes le matin, semer des carottes, recouvrir de compost et de fougères pour le jardin, mais aussi aider à la cuisine à la préparation de confitures, de soupes ou divers plats . Cinq heures par jour quand il fait beau, c'est royal et sans douleurs.
En conclusion, Gonçalo et Rita ont une vie peu commune, qu'ils ont choisi et qui leur va bien . Nous admirons leur courage de s’être lancés dans une telle aventure . Même si aujourd'hui tout semble couler de source (!), les débuts n'ont pas du être simples en partant de zéro .
Chapeau bas monsieur, madame, et un grand merci pour cet apprentissage de ce qui peut ressembler au bonheur. .


Le Nord de l'Espagne - 13 au 18 octobre 2019


Entrés en Espagne sous un soleil torride, nous en somme sortis sous une pluie diluvienne. Les 30° du début se sont petit à petit transformés en 12° à l'arrivée.
Sans dire que les villes espagnoles ne sont pas belles, nous dirons que nous n'avons étés séduits que par leur centre historique plus que par les nombreux immeubles en briques qui les cernaient. Si l'architecture du Guggenheim nous a laissé de marbre, nous avons plus apprécié le centre de Bilbao et sa grande place, invitation à une pause désaltérante.
A chaque grande ville, la même remarque. Ce n'est qu'à côtoyer des petits ports de pêche que nous avons commencé à apprécier cette région. Il faut dire que dans notre traversée de cette partie de l'Espagne, nous avons une journée d'orages pendant laquelle nous avons décidé de rouler. Pour nous poser « seulement » 450 km plus loin. De Santander à La Corogne, nous n'avons vu que de l'asphalte autoroutière à travers un rideau de pluie dense.
Le très sympathique petit port de Caion nous a réservé plusieurs agréables surprises. Tout d'abord ses ruelles étroites et son architecture pittoresque. Arrivés au centre du village nous nous sommes garés près d'une gentille petite dame qui vendait du poisson « au cul » de son véhicule. Partis faire le tour du village nous avons étés surpris par le petit port ou les bateaux sont remontés au palan. Un petit spectacle sympathique. Sur le chemin du retour au véhicule, nous avons étés interpelés par un policier municipal qui nous a appelé par nos prénoms. Le nom du site étant écris sur le camion, il n'était pas difficile de comprendre qu'il l 'avait consulté. Un échange bien sympathique avec Diégo qui par la suite s'est inscrit sur Polarsteps et la page Facebook.
La Galice est la partie de ce bout de voyage que nous avons le plus apprécié. Sûrement parce qu’il y a des vignes partout, mais aussi car les paysages sont moins montagneux et moins « étriqués ». Nous voulions passer à Saint-Jacques-de-Compostelle par curiosité et nous avons trouvé un charmant petit centre historique aux solides maisons de pierre, sans oublier sa majestueuse cathédrale et son parvis où se retrouve les pèlerins. Au souvenir de Lourdes, nous redoutions cette visite mais nous avons fortement apprécié nous balader dans ces ruelles anciennes. C'est là que nous apprendrons que ce que nous prenions pour de petites chapelles personnelles sont en fait des garde-mangers.
La pluie a quand même pas mal gâché cette partie de notre périple. Nous entrons au Portugal par un pont séparant les deux pays, de Tui à Valenza, en espérant y trouver du soleil à gogo !!!

Les vendanges - Sept-octobre 2019


Ha ... les vendanges !!!! Nous voulions faire les vendanges pour plusieurs raisons. En partir l aspect financier mais aussi et peut être surtout pour l expérience.  Magali ne l'avait jamais fait, maintenant : elle sait ! Elle sait que c'est dur de passer la journée entière pliée en deux au ras du sol à couper du raisin, quand ce ne sont pas ses propres doigts. Pour ma part, j ai eu la chance assez habituelle d être désigné "porteur". Autrefois on portait une hotte comme le père-noel mais la méthode a changé. Et elle a même était améliorée au château Soutard,pour lequel nous travaillons, avec un système de brouettes. Ça forge les cuisses et casse le dos, un vrai plaisir.
Le seul ennui c'est qu'il faut attendre que le raisin soit mur. Aussi après avoir travaillé une semaine nous étions déjà en pause pour la semaine suivante. Nous avons donc écumé les lacs et rivières autour de nous le premier jour puis jusque dans le Lot-et-Garonne lorsque nous avons su que la trêve allait durer toute la semaine.
Les vendanges, ça permet aussi de rencontrer beaucoup de gens. Avec toutes les différences que peuvent comporter tous les pays. Portugais, Espagnols, Tchèques, Canadiens, Anglais et évidement Français. Sans oublier les gitans sédentaires ou les Marocains intégré. Beaucoup de jeunes sur le campement du château où nous sommes comme dans un camping. A part Pauline qui vient de Charente, ça parle plutôt Portugais ou bière pour l'anglais au petit déjeuner. Les échanges sont intéressants car nous allons bientôt au Portugal.
Si la première semaine a été éprouvante pour les organismes, elle a eu le mérite de se dérouler par temps ensoleillé. Voir même très chaud,  de 35° le premier jour à 30° pour les suivants. La deuxième semaine nous apportera la pluie, un orage et des vignes en pente avec le ramassage du raisin vers le haut de la pente. Que du bonheur. Nous avons même étés loués à un voisin pour une demi-journée pour ramasser du raisin dans une vigne mal taillée et aux grains pourrissants.
Nous n'assisterons pas a la Gerbaude, fête de clôture des vendanges, car ils nous aurait encore fallut attendre une petite semaine pour cela. Le voyage nous attendait et nous étions impatient de continuer.


  Les Pyrénées - 14 septembre 2019


 Au dessus de notre lit, au plafond du camion, nous avons scotché un poster de la Brèche de Roland. Pour dire notre attachement aux Pyrénées, sûrement en partie parce que j'y ai grandit mais aussi parce que nous aimons randonner dans des endroits un peu sauvages.
Nous avons passé deux jours a Piau-Engaly, c'est assez court mais les raisins nous appelaient de toutes leurs graines. Le temps de passer de 30° en bas à 15° en haut. Une pente à 8° oblige, nous sommes montés à la station en petite vitesse, à 30km/h.
Nous avons tout de même pris le temps de faire une balade vers le pied des montagnes, vers le lac du Badet. Quelques randonneurs étaient déjà sur les sentiers depuis le matin mais la fréquentation restait tout de même minime. C'est arrivés au lac que nous avons  rencontré Félix et Maryvonne qui revenaient du col un peu plus loin. Ce couple de retraités venus en vacances d'Anglet à Saint-Lary  nous plut aussitôt  et le courant est tellement bien passé que nous avons partagé une bouteille de cidre sur le parking lors de notre retour à la base. Nous avions entre autres choses , le goût pour les marmottes (non, pas pour les manger) qui ici sont assez sauvages. Celui aussi des Isards mais nous n'en verrons pas et enfin celui de la bonne chaire que nous serons invité à partager chez eux. Mais ça c'est une autre histoire et entre les deux il y aura les vendanges, prochain épisode et non des moindre.


Le départ - 2 au 12 septembre 2019


Le plus dur dans le voyage, c'est le départ. Pour l'idée, il suffit de l'avoir et pour la préparation, il suffit de vouloir appliquer l idée. Par contre nous sommes tous hantés par les adieux sur un quai de gare, quand il faut dire au revoir aux gens qu'on aime, comme s'il n y avait pas de retour. Alors qu'on sait très bien que l'on va se revoir plus ou moins tôt.
C'est peut-être pour cela que nous avons été si lent a quitter la Normandie. Peut-être aussi parce que dès le début nous avons aimé nous plonger dans une certaine lenteur de vie.
Nous sommes toujours en France, après avoir rendu visite aux frères et sœurs, à Angers, Payzac (vous chercherez sur une carte) ou Camblanes (bis).
La France est belle et nous n'en doutions pas. Accueillante des que l'on sort des villes. A chaque halte, nous apprécions la qualité des lieux qui nous correspondent.
En Creuse nous avons écumé un marché, en Dordogne une foire au grenier et un bar "vintage", à Camblanes le chef nous a régalé de produits locaux que je préfère ne pas citer ici pour votre santé mentale. Jusqu'ici, à Hure, au bord du canal Girondin, ou nous ne pouvons que vous conseiller l'épicerie-bar-poste-café-lingerie-maroquinerie-etc "chez Lulu". Son sourire et sa gentillesse ne sont pas feints mais malgré ses conseils avisés nous restâmes bredouilles quand a nos visées poissonnières. Car, oui, il faut l avouer, nous nous sommes découvert une passion renaissante pour la pêche.
Mille kilomètres en une semaine, voilà donc le rythme que nous avons adopté et nous approchons des Pyrénées de cette façon.


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