De la Croatie à la Macédoine - 14 fév au 21 fev 2020 - Croatie-Bosnie-Monténégro-Albanie-Macédoine
En Croatie, nous avons longuement longé l'Adriatique. Une belle étendue verte et bleue, calme et reposante. Pas suffisamment pour me faire passer une migraine, la première depuis notre départ, un exploit. Tout le long de la cote, il y a des campings, ou au moins ce qui y ressemble. Nous nous installons sur l'un d'eux pour la journée et la nuit. Comme on dit souvent : il y a pire comme endroit. Il fait 22 degrés et nous avons les pieds dans l'adriatique.
Ce qui nous a marqué le plus ce sont les innombrables caravanes. Partout nous voyons des zones de stockages immenses avec des centaines de caravanes. Nous en apercevons aussi dans les champs, près des maisons, dans des endroits inattendus. Vu le nombre de campings ça ne nous étonne pas trop. L'été, la cote doit être surpeuplée et le pays est tout en longueur avec ses plus de mille kilomètres de cote.
Malgré notre timing un peu serré pour être à l'heure à Sofia, nous essayons de prendre le temps de profiter des pays traversés. En Croatie, nous profiterons de la mer et d'une étendue de chutes d'eau assez extraordinaire par son expansion. Magali se fera un plaisir de monter les 616 marches qui mènent à une vue panoramique impressionnante. Nous n'allons pas dire à chaque pays que c'est le plus beau. Il n'y a pas de classement de ce type dans nos têtes. Chaque pays nous a apporté son lot de paysage grandiose à condition de les chercher et parfois de sortir des sentiers battus et des guides touristiques qui amènent tout le monde au même endroit, permettant seulement de voir en réalité ce que les brochures ont parfois surexploité. Dans chaque pays nous avons trouvé au moins un endroit qui nous a coupé le souffle et cet endroit de la Croatie en fait parti. Même si la coté Adriatique est fabuleuse, il lui manque le coté sauvage de cette étendue d'eau plus vivante.
Nous avons tout de même passé quatre jours en Croatie et notre dernière ville, Sinj, très jolie, nous permettait de « liquider » nos derniers kunas (non, pas matata!). Une jeune buraliste très sympathique parlant anglais nous a imprimé divers documents, surtout une carte verte dont on reparlera, et nous avons goûté les hamburgers croates grâce à nos dernières pièces.
Nous aimons bien entrer dans les nouveaux pays par la petite porte. C'est ce que nous avons fait, une nouvelle fois, pour la Bosnie. Depuis la sortie de l'Italie, à chaque frontière il y a des postes douaniers. Vérification de nos cartes d'identité et des papiers du camion. Pour le camion, il faut présenter la carte grise et la carte verte. Et c'est là que la bat blesse ! Nous sommes le 18 février et la carte verte expirait fin janvier. Du coup je n'ai qu'une copie imprimée à Sinj. Ça coince un peu, le chef de poste s'en mêle. Il nous fait garer sur le bas coté et nous nous voyons déjà retourner en Croatie et essayer de passer par un autre poste. Après nous avoir fait ouvrir toutes les portes du camion pour vérifier que nous n'étions que deux, il essaye de nous faire comprendre dans un très mauvais anglais que notre camion est superbe et nous demande combien on veut lui vendre ! Finalement, nous repartirons en lui laissant un autocollant « suismatrace ».
Nous traversons notre première ville de Bosnie alors que la faim nous tenaille ! Nous apercevons, alors à l'approche d'un carrefour, un petit estaminet devant le quel grille des jarrets de porc, ruisselants sur un tournebroche, appelant de leur croûte fumante et leur arôme a lui seul nutritif nos estomacs larmoyants. Léger problème, nous n'avions pas d'argent et la carte était ici prohibée. Quelques clics sur un DAB plus tard, nous étions attablés devant une assiette digne de Gargantua, chacun son jarret et son amoncellement de frites, occultant une (bonne) bière fraîche. Pendant cet épisode, nous avons vu un monsieur venir chercher derrière la boutique, simulant ainsi un marché noir, une bouteille de vin du cru. Lequel nous pouvons l'affirmer était vraiment du cru ! Nous en avons eu confirmation après avoir dégusté la bouteille acquise de la même façon.
En nous servant d'un guide précieux prêté par la famille Perrard, nous décidons de visiter Mostar, très jolie bourgade moyenâgeuse, avant de dormir près des chutes de Karvica que nous visiterons le lendemain. Nous avons très peu de monnaie locale vu que nous ne restons que deux jours et après quelques négociations nous payons une entrée pour deux. Mais ça valait le coup, cet endroit est extraordinaire (et je vais finir par ne plus avoir de superlatif pour les autres pays!).
Le pays suivant, le Monténégro, a faillit ne pas nous voir non plus. Le douanier qui contrôlait la sortie de Bosnie ne voulait pas nous laisser sortir, prétextant que nous n'aurions pas du rentrer. N'ayant pas l'original de la carte verte, nous aurions du acheter une assurance Bosniaque à l'entrée dans le pays. Nous étions prêts à en acheter une pour sortir, malheureusement, à 17h, les bureaux étaient fermés. La situation a duré une bonne demi heure pendant la quelle je lui ai même proposé du jus de pomme Normand, puis il nous a laissé passés semblant dire : »mais c'est la dernière fois » ! C'est la seule fois où notre copie nous a posé un soucis.
Aussitôt passé la frontière, nous longeons une décharge à ciel ouvert sur des kilomètres qui donne l'impression que chaque personne qui passe la ligne en profite pour jeter ses déchets ici, puis nous sommes envahis par une meute d'une quarantaine de chiens errants. Nous avons passé une nuit au Monténégro, au bord d'un lac, entourés de chiens en liberté et de détritus. Ce pays est horriblement sale ! Depuis que nous avons quitté la Slovénie, nous ne verrons plus de pays sans déchets dans les champs ou sur les bas-cotés. Et pas qu'un peu. Le passage dans ce pays sera rapide et nous nous retrouverons en Albanie dans un pays ou l'ambiance ressemble beaucoup au Maroc et les gens sont très sympathiques (mais c'est toujours aussi sale). Stationnés près d'un carrefour et derrière une voiture de police le temps d'aller retirer de l'argent local, des lek, Magali a le temps de se plonger dans la culture du trafic Albanais. Comme dans de nombreux pays, rouler sans casque à moto ou mobylette n'est pas un soucis et il n'y a pas de limitation dans le nombre de passagers. On retrouve la densité de certaines bourgades marocaines et la même façon de rouler. Tout est permis dans la plus grande convivialité. Et bizarrement, tout se passe bien. Il suffit d'adopter les coutumes locales et de s'immerger pour se sentir comme chez soi. Le klaxon sert uniquement à avertir qu'on arrive et il n'y a jamais de protestation ou d'insulte comme on peut le voir plus souvent dans nos vieux pays Européens.
Magali profitera de cette halte pour se rendre chez une coiffeuse faire quelques tresses et nous aurons un échange très agréable avec le jeunes filles du salon.
Ce court passage d'une journée en Albanie nous amènera en Macédoine. Pays très montagneux ou nous avons goûté des plats typiques (trop) dans un restaurant de montagne. Et acheté du fromage, denrée que nous ne trouvons pas souvent et qui nous manque ! Dans tous ces pays, mes faibles notions de russe me permettent, si ce n'est de comprendre, au moins de lire les menus et les panneaux. Même s'ils sont souvent doublés en alphabet plus classique.
L'arrêt pour la nuit se fera dans un champs à quelques kilomètres de la frontière Bulgare que nous rejoindrons le lendemain, clôturant une semaine plutôt intense.